Inculpé de complicité dans la présence des éleveurs nomades étrangers Mbororo dans sa juridiction, l'administrateur du territoire de Wamba a finalement réagi à cette accusation. Contacté par Actualité.cd, Alexis Tatane parle simplement d'un montage de toutes pièces par ses détracteurs pour salir sa personnalité.
Reconnaissant les fiches d'identification offertes à quelques sujets Mbororo depuis quatre mois, cette autorité territoriale indique que c'est une opération relevant de sa compétence, qui n'a rien à voir avec cette imputation brandie par la coordination provinciale de la société civile du Congo comme preuve d'autorisation d'entrée (installation) de ces éleveurs dans son entité.
"J'ai vu la publication comme tout le monde et j'étais étonné. J'étais étonné parce qu'ils ont parlé de la société civile forces vives et de la société civile du Congo de Wamba qui ne se reconnaissent pas dans cette aventure. Une manipulation venant de mes protagonistes, peut-être mes ennemis à partir d'Isiro, qui ont contacté la coordination provinciale de la Socico, laquelle a publié au nom des coordinations territoriales de ces structures à Wamba. Néanmoins, j'ai vu qu'ils ont publié des fiches d'identification, ce qui est tout à fait normal. Cela rentre dans mes attributions d'identifier mes administrés ou bien les gens qui viennent dans mon entité, pour avoir toutes les informations sur la personne qui entre et m'outiller pour informer la hiérarchie avec beaucoup de précisions. Ce n'est qu'une fiche d'identification, qui n'a rien à voir avec un permis de résidence dans mon entité, ce n'est pas une autorisation d'installation ni un contrat. En tout cas, je ne comprends pas comment quelqu'un peut publier un document pareil, là où il n'y a qu'une fiche d'identification, qu'est-ce qu'il comprend par fiche d'identification ?" a réagi Alexis Tatane.
L'autorité territoriale affirme cependant avoir identifié seulement deux à trois sujets Mbororo depuis le 9 avril 2024, et précise que, dans leur mouvement incontrôlé, leur nombre croît de jour en jour avec leurs cheptels dans la chefferie Mahaa. Il plaide pour qu'Isiro et Kinshasa interviennent afin de retourner ces peuples nomades dans leur lieu de cantonnement reconnu (territoire de Niangara), où toute la logistique serait disponible, a-t-il souligné.
Il est important de signaler que, dans sa dénonciation, la société civile du Congo reproche un défaut de compétence à une autorité territoriale qui se serait substituée à la direction générale des migrations, seule habilitée à délivrer un tel document.
Dans son plaidoyer, la structure citoyenne sollicite qu'une équipe mixte ANR -DGM-Parquet Général- FARDC- PNC et société civile soit dépêchée pour s'imprégner de la réalité sur le terrain. Elle appelle tout de même la population à la vigilance, car dit-elle, "le mal est profond".
Notons que c'est depuis avril 2024 que la présence des Mbororo a été signalée pour la première fois dans ce territoire, qui serait le cinquième occupé par ces exotiques sur les six du Haut-Uele. Ils sont souvent accusés de plusieurs atrocités, dont le meurtre d'autochtones, la destruction de leurs champs et de l'écosystème.
Joël Lembakasi