Les travaux de la commission paritaire entre le Gouvernement et le ban syndical du ministère de l'Éducation Nationale et Nouvelle Citoyenneté (EDU-NC), se sont ouverts ce samedi 10 août 2024 au centre international des conférences du Village Venus, à Bibwa, dans la commune de Nsele dans la banlieue de Kinshasa. C'est le Vice-Premier Ministre, Ministre de la fonction publique, modernisation de l'administration et innovation du service public, Jean Pierre Lihau qui a donné le go de ces assises, en présence de la Ministre d'État, Ministre de l'Éducation Nationale et Nouvelle Citoyenneté, Raïssa Malu et du vice-ministre du Budget, Elysée Bokumwana.
Prenant la parole au nom de la première ministre Judith Suminwa, Jean-Pierre Lihau a invité les participants à un sursaut patriotique pour aboutir à un compromis "républicain", "réaliste" et "contextualisé".
"J'ai l'espoir qu'au cours de ces travaux, nous allons expérimenter une nouvelle dimension. Nous avons la foi que le sursaut patriotique, la confiance mutuelle et le compromis républicain l'emporteront sur les aprioris, la méfiance et le radicalisme. Je vous invite à travailler avec amour et patriotisme dans vos analyses et recherche des pistes de solution en vue de baliser un chemin pour une rentrée scolaire 2024-2025 apaisée et par de-là accroître le niveau de l'enseignement. Ce qui est à faire, c'est de nous regarder dans les yeux et d'avoir un débat sincère, un débat franc devant aboutir à un compromis pragmatique et républicain", a plaidé Jean Pierre Lihau dans son mot de circonstance.
En réaction à une chanson des syndicalistes brandissant des cartons portant l'inscription "500 $ comme salaire ou rien" avant la rentrée scolaire 2024-2025, Jean-Pierre Lihau a rassuré que la volonté du gouvernement est de valoriser la profession enseignante. Il a appelé les uns et les autres au réalisme, tout en insistant sur l'importance d'un débat sincère, sans démagogie tenant compte des défis auxquels la RDC est confrontée actuellement.
"Evitons la démagogie. Seule la vérité peut nous permettre de conclure des accords réalisables et réalistes. Sachez que dans sa communication lors de la 6ème réunion du conseil des ministres, du vendredi 19 juillet 2024, le président de la République a parlé de la prise des mesures visant l'amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants en RDC. Cette option est prise compte tenu du rôle non négligeable qu'ils jouent au sein de notre société et dans la perspective d'obtenir une éducation de qualité et de redorer l'image de ce noble, respectable et prestigieux métier", a fait remarquer Jean-Pierre Lihau dans son discours de circonstance.
Dans son adresse à l'intention des syndicalistes, Raïssa Malu a reconnu l'implication du ban syndical pour le bon fonctionnement du secteur éducatif, d'où la convocation par le Gouvernement de la Commission Paritaire.
"Votre dévouement à améliorer les conditions de travail et de vie des enseignants est reconnu et apprécié par toute la communauté nationale. De même, votre volonté de contribuer à l’éducation des enfants est indéniable. C’est pourquoi, malgré les défis actuels, le Gouvernement a autorisé la tenue de ces assises, soulignant l’importance du dialogue constant qui doit nous unir en toute circonstance. Ces assises nous offriront l’opportunité de faire le bilan de nos engagements passés, notamment ceux pris en mars dernier ici à Bibwa, et de nous tourner vers l’avenir en préparant la rentrée scolaire 2024-2025", a-t-elle indiqué.
Et de rassurer:
"Le Gouvernement, dans le respect des principes de partenariat étant énoncé dans la loi-cadre n°14/004 du 11 février 2014, s'engage à maintenir un dialogue constant avec le syndicat des enseignants. Nous sommes attentifs à vos propositions pour le bon fonctionnement de notre secteur qui a la lourde tâche de former l'enfant congolais, futur acteur de développement national et promoteur de la paix. Je vous invite donc à faire preuve de responsabilité et de civisme lors de ces débats et échanges. Que les discussions se déroulent dans un climat serein et de confiance, avec comme préoccupation principale, les intérêts de ceux pour qui nous travaillons, l'enseignant et l'enfant congolais".
Pour sa part, le porte-parole du ban syndical, Godefroid Matondo, a rappelé les engagements du gouvernement lors de la commission paritaire de mars 2024, et il a affirmé que l'Intersyndicale des enseignants de l'éducation nationale continue de croire à l'expression de la bonne volonté politique du président de la république de valoriser la fonction enseignante et salue à cet effet "l'implication manifeste de la Ministre d'État Raissa Malu, qui, aussitôt entrée en fonction, a pu obtenir une enveloppe destinée à une paie complémentaire pour le mois de juillet 2024, dont l'exécution fait encore défaut à ce jour".
Le ban syndical a par ailleurs rappelé, à l'intention du VPM Lihau, la nécessité de prendre un autre arrêté ministériel pour la régularisation de la situation administrative des agents des services centraux, conformément au contrôle effectué au Secrétariat général.
Selon le Secrétaire général intérimaire à l'Éducation Nationale et Nouvelle Citoyenneté Mathieu Bakenge Mukenge, ces assises de 15 jours permettront aux différentes parties prenantes d'échanger en vue de trouver des solutions idoines pour une rentrée scolaire apaisée. Au nombre des thèmes retenus pour ces travaux, figurent notamment la rémunération, le statut particulier de l'enseignant, la carrière des enseignants et la santé ainsi que la cantine scolaire. Ces travaux font suite aux orientations du Président Félix Tshisekedi et de la première ministre Judith Suminwa en conseil des ministres.
Clément MUAMBA