Au nom de la première ministre Judith Suminwa, le VPM, ministre de l'économie nationale Daniel Mukoko Samba a procédé ce samedi 10 août 2024 au lancement officiel des travaux d'évaluation à mi-parcours de la réforme Licence-Master-Doctorat (LMD). Cette démarche est conforme aux orientations du président Félix Tshisekedi qui, au cours de la troisième réunion du conseil des ministres avait suggéré l’évaluation de cette réforme.
Déjà, LMD est inscrit comme réforme, au même titre que la gratuité de l’enseignement primaire, dans la stratégie sectorielle de l’éducation et de la formation (SSEF 2016-2025). Au cours de ces travaux, les experts vont procéder à son évaluation approfondie en vue d’identifier les forces et les faiblesses de ce nouveau système à travers le pays.
"Le système LMD vise à rendre notre enseignement supérieur et universitaire compatible aux normes et standards académiques et scientifiques internationaux et compétitifs à l'échelle internationale. Comme toute réforme la transition système LMD ne peut se faire sans écueils, c'est pourquoi trois ans après sa mise en application dans tous les établissements de l'enseignement supérieur et universitaire de notre pays, il est opportun d'en évaluer les résultats, de mettre en évidence les forces et les faiblesses, les opportunités et les menaces. Ces éléments permettront au gouvernement d'orienter l'évolution future", a déclaré le VPM, ministre de l'économie nationale Daniel Mukoko Samba dans son mot de circonstance.
Pour Sombo Ayane Safi Mukana Marie Thérèse, ministre de l'enseignement supérieur et universitaire (ESU), une réforme peut-être évaluer avant, pendant et après. Occasion pour elle de donner des instructions à la commission nationale chargée d'évaluer cette réforme.
"Il est donc normal qu'après cette période d'expérimentation suivie de la généralisation du système LMD à tous les établissements qu'un temps d'arrêt soit observé pour évaluer à mi parcours sa mise en œuvre. C'est dans ce cadre que j'ai institué une commission nationale d'évaluation chargée de mesurer l'impact, le progrès et les défis de l'arrimage de l'enseignement supérieur et universitaire au système LMD. Concrètement celle-ci est appelée à évaluer les réalisations au regard des cadres logiques et des recommandations des états généraux de l'enseignement supérieur et universitaire de 2021, identifier les obstacles rencontrés, évaluer la pertinence, l'efficacité des actions entreprises, déterminer les ajustements nécessaires pour une mise en œuvre réussie", a souligné Sombo Ayane Safi Mukuna Marie Thérèse, ministre de tutelle dans son intervention.
Et de poursuivre :
"Cette évaluation à mi parcours se veut participative, inclusive, fiable et crédible. Elle procédera par une analyse quantitative et qualitative des données collectées à l'aide d'un questionnaire d'enquête qui a été présenté tout à l'heure et par focus groupe. Ces outils ainsi testés que j'ai validés, seront mis en ligne et à la disposition des établissements dès aujourd'hui. J'invite donc toutes les parties prenantes à s'impliquer et à collaborer pour la réussite totale de ce processus d'évaluation à mi parcours du système LMD conformément à l'instruction de la plus haute autorité de l'État".
Par ailleurs, Pacifique Ilosyo Imonano, Secrétaire Général à l'enseignement supérieur et universitaire est revenu sur les avantages d'une bonne implémentation de la réforme du système LMD.
"Sans nul doute une mise en œuvre performante de ladite réforme aura tout autant l'avantage de hisser notre enseignement aux standards internationaux et d'assurer l'accès de nos apprenants et de nos formateurs aux opportunités extérieures. Au regard des gains que nous réserve une cohérente implémentation du système LMD en vue d'un système éducatif revalorisé, modernisé, requalifié et innové, nous pouvons sûrement saluer l'initiative portée par notre autorité de tutelle qui nous engagera bientôt dans cet exercice d'évaluation à mi parcours du système LMD", a indiqué le patron de l'administration de l'ESU
Le système LMD a été consacré par Ia loi-cadre du 11 février 2014 de l’enseignement national et adopté par les états généraux de l'Enseignement supérieur et universitaire. Le système Licence, Master et Doctorat (LMD) est d'application, depuis l'année académique 2021-2022, dans tous Ies établissements tant publics que privés de l'Enseignement supérieur et universitaire (ESU).
Ce système vise à harmoniser les diplômes de l’enseignement supérieur entre les pays, notamment pour favoriser la mobilité des étudiants. Il a vu le jour à Bologne et fut signé en 1999 par tous les ministères de l’enseignement supérieur des 29 pays de ce vieux continent. Dans son architecture, le système LMD distingue trois grandes parties majeures de l'enseignement : la licence (du bac à bac+ 3), le master (bac+5) et enfin le doctorat (bac+8).
Ce système a connu des critiques très acerbes depuis son implémentation dans le système éducatif congolais et n’a pas été la bienvenue pour certaines personnes. Elles avaient estimé que la République Démocratique du Congo n'était pas encore prête à se lancer dans une telle réforme.
Clément MUAMBA