RDC : la relance de la SOCIR, un moyen pour réduire la dépendance extérieure au pétrole

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Généralement calme, le site de la Société congolaise des industries de raffinage (Socir), a vécu une ambiance particulière samedi 6 juillet dans la soirée. Le site accueille Aimé  Molendo Sakombi, ministre congolais des hydrocarbures, dans sa première tournée des rencontres avec les responsables du secteur pétrolier, dans la province du Kongo-central. 

Dans cette société située à Moanda, une agglomération au bord de l’océan Atlantique, à l’embouchure du Fleuve Congo, les activités de raffinage sont aux arrêts depuis 1999, nous dit sur place un cadre de l’entreprise, sous couvert de l’anonymat. 

« Actuellement, la SOCIR ne fait que stocker et distribuer les produits pétroliers importés, alors qu'elle a été conçue pour assurer le raffinage du brut national. », nous dit-il, d’un air inquiet, avant de poursuivre : « Nous pensons que le passage du ministre peut accélérer le processus de la relance des activités de raffinage ».

Relancer la Socir est une clé pour réduire la dépendance du pays aux importations, et un garanti en approvisionnement des produits pétroliers, dont la pénurie a secoué l’ouest de la RDC (Kinshasa et Kongo central) ces dernières semaines, provoquant une flambée du coût de transport en commun.  Selon les experts, cette raffinerie a une capacité de production de 750 000 tonnes de pétrole brut par an, de quoi largement couvrir les besoins nationaux.

« Cela permettrait de créer un environnement concurrentiel et équitable pour tous les acteurs du marché pétrolier en RDC, actuellement dominé par quelques groupes étrangers », estimait par ailleurs en juin dernier Lewis Yola, chercheur en aval pétrolier. 

Relancer la SOCIR est également perçue comme un moyen de générer des emplois pour la jeunesse congolaise en général, et celle de Moanda en particulier.

« La relance des activités de notre entreprise  va nécessiter  l’abondance de la main d’œuvre. Beaucoup de jeunes pourront donc trouver mieux ici. Nous n’allons rien envier ailleurs car, les activités  seront intenses et diversifiées : le déchargement et le stockage du pétrole brut, le dessalage et le prétraitement,  sont autant d’activités qui nécessite une main d’œuvre », affirme le cadre de la Socir contacté.

Le  20 mai 2022, lors de la 54e réunion du conseil des ministres, le président Félix Tshisekedi avait émis le vœu de relancer les activités de  l’entreprise car, selon lui, cela devait lui permettre  de jouer son rôle non seulement logistique mais surtout celui d’usine de raffinage du pétrole brut, en vue d’assurer l’approvisionnement du marché national en produits pétroliers.

Bruno Nsaka