PABEA-COBALT: des résultats satisfaisants en dépit des difficultés, plus de 90% du total des enfants sortis de mines référés dans les écoles du Haut Katanga et du Lualaba (Alice Mirimo, coordonnatrice du projet)

" Le PABEA-COBALT, une initiative originale de son excellence Félix Tshisekedi, président de la République, pour l'éradication du travail des enfants dans les mines artisanales en RDC " était le thème au centre des échanges entre les journalistes et les animateurs de la coordination du Projet d'appui au bien-être alternatif des enfants et des jeunes impliqués dans la chaîne d'approvisionnement du Cobalt (PABEA-COBALT) lundi 17 juin à son siège social à Kinshasa. 

Lancé en juin 2019, ont-ils rappelé, ce projet vise de manière spécifique la réinsertion sociale et durable d'environ 14850 enfants (filles et garçons) identifiés dans les mines de Cobalt, la reconversion socio économique de leurs parents et des jeunes (soit 6250) dans l'agrobusiness, représentant le plus grand potentiel de diversification socioéconomique.

Après identification, les effectifs des bénéficiaires se sont avérés supérieurs aux cibles prévues dans le rapport d'évaluation du projet. L'effectif des enfants initialement ciblés est passé de 14 850 à 16 845 et celui de leurs parents (jeunes) de 6.250 à 10 552, soit respectivement un accroissement de 13% pour les enfants et 68,83% pour les parents. Aussi, 8 226 jeunes creuseurs artisanaux ont choisi l'agrobusiness comme activité alternative à la mine.

" Le modèle PABEA-COBALT va vraiment permettre au pays de changer le paradigme et de parler désormais du bien-être de la population. Nous avons comme ambition, comme idéal zéro enfant dans les sites miniers artisanaux du Cobalt et même d'autres sites miniers et aussi la reconversion des jeunes et parents sortis des mines et sites miniers artisanaux de cobalt dans les provinces du Haut-Katanga et Lualaba. En adoptant cette démarche holistique et inclusive qui combine la réinsertion des enfants sortis des mines et la reconversion économique de leurs parents, le PABEA-COBALT constitue une innovation dans le secteur. Le projet permet donc de résoudre durablement la cause du travail des enfants dans les mines qui est la pauvreté de leurs parents et des ménages et permet au pays de poser des bases d'une diversification économique indispensable à la croissance inclusive ", a déclaré dans son intervention Alice Mirimo Kabetsi, administrateur directeur général du Fonds national de promotion et de service social (FNPSS) et Coordonnatrice de l'Unité de Coordination du projet d'appui au Bien-être Alternatif des enfants et des jeunes impliqués dans la chaîne d'approvisionnement du Cobalt ( UCP/ PABEA-COBALT). 

Alice Mirimo Kabetsi a révélé qu'il ressort des statistiques présentées par l'Unité de coordination du projet lors de la dernière mission de supervision de la Banque africaine de développement (BAD) du 15 au 26 avril 2024 dans les provinces du Haut-Katanga et du Lualaba que, parmi les grandes réalisations déjà enregistrées à ce jour malgré les difficultés, on note au cours des années scolaires 2022-2023 et 2023-2024 une insertion scolaire d'un total de 13.587 sur l'effectif global des enfants identifiés dans les mines artisanales de cobalt, soit un taux d'environ 91% de réalisation.

" Sur les plus de 16.000 enfants, nous avons quand même réussi à avoir les 14.800 mais au fur et à mesure il y a des enfants qui abandonnaient, il y a aussi des sites qui ont été fermés, il y a des familles qu'on ne retrouvait plus, dans ces chiffres on a réussi à maintenir 13587 enfants bénéficiaires dans le circuit scolaire. Et tous ces enfants bénéficient de la prise en charge médicale, psychologique, il y a des maisons d'écoute dans chaque école où ils sont déférés et aussi l'enregistrement à l'état civil ", a indiqué Alice Mirimo Kabetsi dans son exposé. 

Et de poursuivre :

" Cette prise en charge a évolué. Nous avons commencé à payer le minerval et autres frais scolaires,ils ont reçu les kits d'hygiène, les kits scolaires et récréatifs, les enseignants ont reçu les matériels didactiques et un suivi permanent a commencé à être fait jusqu'à ce jour. La première vague a commencé avec l'année scolaire 2022-2023 et la deuxième vague avec l'année scolaire 2023-2024 et la troisième vague va continuer avec 2024-2025 parce que nous ne pouvons pas arrêter tant que le projet n'est pas encore fini ". 

Par la même occasion, Alice Mirimo Kabetsi a fait part à l'assistance de l'état très avancé des travaux de construction des deux centres de promotion de l'entrepreneuriat des jeunes en agrobusiness (CPEJAB) à Muntumpeke dans le Haut-Katanga (territoire de Kipushi) et à Komesha III (village de Kamoa) dans le Lualaba qui sont à leur phase finale (soit environ 95% de réalisation) avec des infrastructures qui ont poussé de terre dans les deux zones et n'attendent que leur inauguration par le président de la République. 

De son côté, Philippe Ngwala Malemba, coordonnateur national du Fonds social de la RDC et pilotage technique du projet PABEA-COBALT a, dans son intervention, insisté sur l'intérêt que le chef de l'État porte sur ce projet. Ce qui a d'ailleurs expliqué la présence de Félix Tshisekedi en date du 13 juin 2019 à l'occasion des assemblées générales annuelles de la BAD à Malabo en Guinée Équatoriale lors de la signature des accords de dons et de prêt pour financer le projet PABEA-COBALT. 

" Le PABEA-COBALT est l'instrument du gouvernement en réponse à la problématique du travail des enfants dans les mines de Cobalt. En termes de la hauteur de financement, c'est un projet qui est financé par le Groupe de la BAD à hauteur de 84 millions USD. Je dirais ici que le PABEA-COBALT est le principal outil, instrument du gouvernement de la RDC pour répondre à la problématique du travail des enfants des mines de Cobalt. Une des activités la plus importante, c'est de pouvoir identifier ces enfants qui travaillent dans ces mines de Cobalt, de les sortir de ces mines de Cobalt et d'assurer leur réinsertion sociale à travers différents aspects, la prise en charge psycho sociale, médicale même l'octroi de certificats de naissance pour éviter que ces enfants soient apatrides et puis le retourner à l'école ", a souligné Philippe Ngwala Malemba. 

Il sied de signaler que ce projet a été conçu par le gouvernement congolais et financé par le Groupe de la BAD.

L'organisation de cette activité s'inscrit en droite ligne de la célébration d'une part de la journée mondiale contre le travail des enfants célébrée le 12 juin et d'autre part, de la journée  mondiale de l'enfant africain célébrée le 16 juin de chaque jour.

Clément MUAMBA