Les miliciens wazalendo sèment la terreur au sein de la population dans les différentes localités du territoire de Nyiragongo comme ailleurs au Nord-Kivu depuis leur implication dans la guerre aux côtés des FARDC contre les rebelles du M23. Plusieurs cas de meurtre attribués aux wazalendo sont enregistrés dans la zone. Au courant de la semaine dernière, au moins trois cas de tuerie notamment par décapitation, ont été répertoriés dans le groupement Kibati (territoire de Nyiragongo).
Selon le chef du village Buhama, deux déplacés de guerre et un cadre de base ont été tués par les miliciens wazalendo au courant de la semaine qui s’est écoulée.
« Les assassinats sont devenus normaux dans cette entité. Le jeudi, un de mes cadres de base a été découpé à la machette par des wazalendo, nous ne savons même pas de quoi on l'accusait. Il est décédé juste comme ça, les deux autres déplacés: l’un était au champ quand il a vu les hommes armés en tenue qui ont mis fin à sa vie, l’autre se reposait dans sa petite cabane quand les wazalendo sont venus tirer sur lui. Mon père avait été coupé à la machette également en octobre 2023. Donc nous continuons de compter les morts suite à l’insécurité dans ce village», a dit lundi à ACTUALITE.CD, Sikitu Kamundu Sylvestre, chef du village Buhama.
Des déplacés en provenance du territoire de Rutshuru sont dans le camp érigé dans le village Buhama. Ils disent être en insécurité suite à la présence de plusieurs hommes armés dans cette entité dont les FARDC et les réservistes wazalendo.
«Nous sommes ici mais c’est comme si nous n’avons jamais quitté le front. Les balles crépitent chaque jour, depuis notre arrivée, nous avons déjà perdu plus de 10 personnes tuées par balles tirées par ces hommes armés. De fois ils se disputent et c’est nous les victimes. Vous pouvez être dans votre petite maison et ils viennent mettre fin à votre vie juste comme ça », a relaté un déplacé après le meurtre dimanche d’un autre déplacé:
« Notre frère qui a été tué n’avait aucun problème avec eux, ils sont venus et ils ont dit: nous savons que tu mets ta tête ici nous allons tirer, ils l’ont tué comme ça. Nous demandons au gouvernement de nous ramener chez nous, ceux qui sont rentrés sont mieux que nous».
Le camp Nyakabanda est situé à moins de 20 kilomètres de la ligne de front en territoire de Nyiragongo. C’est dans cette même zone du groupement de Kibati que le gouvernement à construit un mémorial en faveur des victimes de la guerre du M23 en province du Nord-Kivu. Y reposent désormais, 35 déplacés tués suite aux bombardements qui ont touché deux camps érigés à l’ouest de la ville de Goma en faveur des déplacés fuyant les affrontements entre le M23 et l’armée dans le territoire de Masisi.
Yvonne Kapinga, à Kibati