Après plus de deux décennies de présence, les Casques bleus de la République islamique du Pakistan s’apprêtent à quitter la République démocratique du Congo (RDC), où ils ont joué un rôle crucial dans la stabilisation de la province du Sud-Kivu. Ce départ marque une étape significative dans le plan de désengagement progressif de la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO), entamé en janvier 2024.
La cérémonie d'hommage à Kavumu, située à 32 km de Bukavu, a vu la participation de Mme Bintou Keita, Représentante spéciale du Secrétaire général (RSSG) en RDC et Cheffe de la MONUSCO, du Général de Division Khar Diouf, Commandant par intérim de la Force de la MONUSCO, ainsi que de M. Cissa wa Numbe, Ministre provincial des Infrastructures au Sud-Kivu, représentant du gouverneur intérimaire, et de l'Ambassadeur Noël Mbemba, Délégué général du gouvernement chargé de la liaison avec la MONUSCO.
Depuis leur premier déploiement en 2003, plus de 100 000 soldats pakistanais ont servi dans cette région, avec 31 d'entre eux ayant perdu la vie, représentant le taux de mortalité le plus élevé dans l'histoire des engagements pakistanais en missions de maintien de la paix de l'ONU. Le Pakistan a participé à 46 missions de l'ONU déployées dans 29 pays à travers le monde.
"Je salue l'immense contribution des troupes pakistanaises à la promotion de la paix et de la sécurité dans le Sud-Kivu. Je rends hommage aux 31 Casques bleus qui ont payé le prix ultime. Leur sacrifice, leur professionnalisme et leur engagement ont protégé des millions de personnes en RDC", a déclaré Mme Bintou Keita lors de la cérémonie.
Le contingent pakistanais a été impliqué dans plusieurs opérations cruciales, notamment la protection de la ville d'Uvira contre une coalition de groupes armés en 2017, et la défense des Hauts Plateaux d'Uvira en 2018, protégeant plus de 120 000 personnes déplacées internes. Ces opérations ont permis de maintenir la paix et la sécurité, protégeant ainsi d'innombrables vies.
La MONUSCO transfère désormais la responsabilité de la sécurité et de la protection physique des civils aux Forces de défense et de sécurité de la RDC. "Cette transition s'effectue en étroite coordination avec les communautés et les autorités locales. Le retrait des troupes de l'ONU s'accompagne d'un renforcement de la présence gouvernementale dans les zones précédemment occupées par la Mission", a ajouté Mme Keita.
Elle a également souligné que le départ de la MONUSCO de la province du Sud-Kivu ne signifie pas la fin de l'engagement des Nations Unies en RDC. "C’est une reconfiguration de notre présence, en soutien continu au peuple et au gouvernement de la RDC. Les agences, fonds et programmes des Nations Unies demeureront actifs et continueront à fournir un soutien selon leurs mandats respectifs", a conclu Mme Keita.