Peine de mort en RDC : l’Union Européenne réaffirme son opposition ferme et sans équivoque

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Justice

L’Union Européenne (UE) s’est exprimée ce lundi sur la levée du moratoire sur la peine de mort en RDC. Comme d’autres organisations qui n’ont pas approuvé et qui demandent le rétropédalage, l’UE exprime son opposition ferme et sans équivoque car, dit-elle, dans une déclaration de son porte-parole, elle rend irréversible toute erreur judiciaire.

“ L'UE réaffirme son opposition ferme et sans équivoque au recours à la peine de mort, à tout moment et en toutes circonstances. La peine capitale viole le droit inaliénable à la vie et est incompatible avec la dignité humaine. La peine de mort n’a pas d’effet dissuasif efficace contre la criminalité et rend irréversible toute erreur judiciaire ”, précise la déclaration de l’Union Européenne.

L'organisation politico-économique de 27 pays européens dit sa ferme volonté de continuer à œuvrer en faveur de l'abolition de la peine de mort dans les quelques pays qui l'appliquent, “conformément à la tendance mondiale croissante à l'abandon de ce type de peine”.

Dans la sphère politique ou pas, plusieurs voix se sont levées contre cette levée du moratoire sur la peine de mort en RDC. Parmi ces voix, celle de Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix 2018 et candidat président de la république en 2023. Connu pour son militantisme pour la justice en RDC, le gynécologue qualifie l’application de la peine de mort d’une décision inconstitutionnelle et qui “illustre une dérive autoritaire et un recul inquiétant du système de protection national droits humains”.

L’ONG Amnesty International, pour sa part, s’oppose à la peine de mort dans tous les cas sans exception et indépendamment de la personne qui est accusé, de la nature ou des circonstances du crime, de la culpabilité ou de l’innocence ou de la méthode d’exécution.

Pour cette organisation, la décision est à abroger car ne respectant pas les droits de l’homme, elle est sans cœur et met en danger la vie de centaines de personnes. Cette organisation s’appuie aussi sur le fait que le Président de la République, Félix Tshisekedi, s’est plaint à plusieurs reprises du dysfonctionnement du système judiciaire en RDC, y compris en le décrivant comme « malade ».

Plutôt que de recourir à la peine de mort, la Voix des Sans Voix préconise l'application des sanctions exemplaires et sévères, conformes aux lois congolaises et aux normes internationales des droits de l'homme. Cela pourrait inclure des condamnations à la prison à vie, des renvois ou des radiations des forces de l’ordre et de sécurité pour toute personne accusée de trahison.

Kuzamba Mbuangu