Le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l'Union Africaine appelle à la revitalisation de l'Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région dit Accord-cadre d'Addis-Abeba signé le 24 février 2013. Il s'agit d'une initiative de paix visant à mettre fin au conflit le plus meurtrier depuis la Seconde Guerre mondiale et à résoudre les causes profondes de la violence et des guerres à répétition à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC).
Dans son communiqué sanctionnant la fin des travaux de la 1203e réunion sur la situation sécuritaire dans l'Est, le Conseil de Paix et de Sécurité ( CPS) de l'Union Africaine estime que cet accord est encore d'actualité pour lutter contre l'insécurité dans l'est de la République Démocratique du Congo et au niveau de la région.
« Le Conseil de Paix et de Sécurité ( CPS) de l'Union Africaine réaffirme que le Cadre de Paix, de Sécurité et de Coopération de 2013 pour la RDC et la région reste pertinent comme cadre viable pour lutter contre l'insécurité persistante dans l'Est de la RDC et la région ; appelle à sa revitalisation et encourage les pays signataires à redoubler d'efforts pour mettre pleinement en œuvre leurs engagements », dit le communiqué final parvenu à ACTUALITE.CD
Cet organe de l'Union Africaine réaffirme qu'il ne peut y avoir de solution militaire durable à la situation dans l'Est de la RDC et, à cet égard, souligne l'importance des Processus de Nairobi et de Luanda, qui visent à trouver une solution diplomatique au conflit.
« À cet égard, salue les efforts déployés par S.E. João Manuel Lourenço, Président de la République d'Angola et chantre de l'UA pour la paix et la réconciliation, pour assurer la médiation entre les deux pays frères dans le cadre du processus de Luanda ; demande la tenue d'une réunion de suivi urgente afin de poursuivre les efforts diplomatiques à cet égard. Salue également les efforts de médiation de S.E. Uhuru Kenyatta, ancien Président de la République du Kenya et facilitateur du Processus de Nairobi dirigé par la CAE ; et réaffirme l'importance pour toutes les parties de respecter et de mettre en œuvre les décisions du Sommet et les obligations convenues lors des réunions précédentes des chefs d'État et d'autres instruments établis pour résoudre la situation dans l'Est de la RDC », ajoute le communiqué.
Le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l'Union Africaine souligne la nécessité de mettre en œuvre les résultats du Sommet Quadripartite de la Communauté de l'Afrique de l'Est (CAE), de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC), de la Conférence internationale sur les Grands Lacs (CIRGL) et de la SADC, sous les auspices de l'UA, qui s'est tenu le 27 juin 2023 à Luanda, en République d'Angola. Il souligne l'impératif d'une coordination renforcée des efforts dans le cadre du Mécanisme Quadripartite ; et demande à la Commission de l'UA de convoquer un deuxième Sommet Quadripartite pour assurer le suivi des progrès accomplis dans la mise en œuvre des engagements pris lors du 1er er Sommet de la Quadripartite.
Le samedi 24 février 2024, l’accord-cadre d’Addis-Abeba avait totalisé 11 ans depuis sa signature par 11 États et quatre institutions internationales et régionales, à savoir les Nations-Unies (ONU), l'Union Africaine (UA), la Conférence Internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et la Communauté de Développement de l'Afrique Australe (SADC). Cet accord vise à promouvoir la paix, la sécurité et la coopération en République Démocratique du Congo et dans la région. Cet anniversaire coïncide avec l'agression rwandaise via les rebelles du M23 dans la province du Nord-Kivu.
L’Accord-cadre d’Addis Abeba avait suscité l’espoir de lendemains meilleurs après des décennies de conflits, d’instabilité, d’exploitation et de souffrance dans la partie orientale de la RDC. 11 ans après, la situation peine à s'améliorer. En interne en RDC, des voix s'élèvent également pour préconiser sa revitalisation avec des engagements clairs de la part d'autres États, tels que le Rwanda et l'Ouganda. Pour Julien Paluku Kahongya expert en décentralisation et ancien gouverneur du Nord-Kivu, ces engagements devraient inclure des mesures contraignantes et des sanctions dans sa mise en œuvre.
Clément MUAMBA