De nouveaux combats opposent depuis tôt le matin de ce lundi 4 mars, la coalition FARDC-Wazalendo et les rebelles du M23/RDF, sur plusieurs axes, dans la chefferie de Bwito (territoire de Rutshuru) au Nord-Kivu. Selon le fonctionnaire délégué adjoint du gouverneur dans la chefferie de Bwito, Isaac Kibira, des détonations d’armes lourdes sont entendues jusque dans la cité stratégique de Nyanzale. Nombreux habitants sont contraints à l'errance et prennent la direction de Kibirizi, pour les uns, et de Kanyabayonga et environs, pour les autres.
« Les affrontements sont signalés sur l'axe Katsiru-Nyanzale, notamment dans les villages Luve, Kiyeye et environs. Il y a des bombes qui tombent non loin de la base de la MONUSCO de Kihondo. Également à Kasoko. Des détonations d'armes lourdes sont entendues jusqu'à Nyanzale, provoquant ainsi des déplacements massifs des populations. Les gens se dirigent à Kikuku. Sur l'axe Bambo, en passant par Mbuti, Ngoroba, il y a aussi des attaques, signalées. D'autres fronts sont rapportés sur l'axe Kishishe-Kirima et à Lushebere. La population de Kirima et Kasharima a pris fuite et s'est dirigée vers Kibirizi. La grande partie de la population prend refuge en brousse, dans les hautes montagnes de Mutanda » témoigne Isaac Kibira, fonctionnaire délégué adjoint du gouverneur dans la chefferie de Bwito.
Selon la même source, un autre front est signalé sur l'axe Mabenga-Rwindi, plus précisément au niveau du pont Mabenga, sur la RN2.
« Ce sont les éléments du M23/RDF qui ont commencé des attaques, à partir de Kishishe en larguant des bombes vers Ngoroba et Kirima. Les FARDC et les Wazalendo se comportent très bien. », a ajouté M. Kibira.
La société civile locale confirme ces affrontements qui provoquent de nouveaux déplacements des populations. Mbay Mkayanga Muviri, son président dans le groupement Mutanda, où les combats sont plus signalés, loue cependant tous les efforts déployés par l’armée, appuyée par les combattants locaux, communément appelés « Wazalendo », en vue de repousser le M23.
« Il y a des affrontements qui ont lieu dans le groupement Mutanda et ses environs. Ces affrontements opposent la coalition FARDC-Wazalendo et les rebelles du M23/RDF. Les paisibles populations sont en déplacement. Plusieurs activités socio-économiques sont suspendues. Les écoles de plusieurs villages du groupement Mutanda ont fermé leurs portes. Nos forces dont les FARDC et les Wazalendo sont en train d'empêcher l'avancée des ennemis de la République qui visent à s'accaparer d'autres localités de Rutshuru. Nous sollicitons, toutefois, à tous les congolais et au gouvernement d'apporter leur soutien à nos forces de défense », a dit Mbay Mkayanga Muviri, président de la société civile du groupement Mutanda.
Ces affrontements reprennent alors qu'une délégation composée des membres du gouvernement central, des députés nationaux ainsi que des humanitaires, séjourne dans la région, pour notamment, évaluer la situation sécuritaire mais aussi apporter assistance aux milliers des déplacés qui affluent à Goma, à Nyiragongo ainsi que dans la partie Nord de la province du Nord-Kivu.
Jonathan Kombi, à Goma