La vaccination de routine s'impose comme l'une des interventions sanitaires les plus efficaces et les plus rentables, avec des résultats avérés et la portée la plus large. Elle constitue un pilier essentiel de la couverture sanitaire universelle et des efforts de prévention, de préparation et de réaction aux pandémies.
Lors d'un briefing media organisé par le Programme élargi de vaccination, les journalistes de la province du Haut-Katanga ont été informés des progrès de la vaccination de routine et des défis qui restent à relever pour que tous les enfants aient accès à une vaccination équitable.
Au cours de cette rencontre, les chevaliers de la plume et du micro ont discuté de la vaccination de routine, de la récupération des enfants à zéro dose et des stratégies du PEV pour la surveillance des maladies évitables par la vaccination.
Le PEV avec plusieurs de ses partenaires, entre autres, la Fondation Bill & Mellinda Gate et MOMENTUM Routine Immunisation, se sont engagés dans la vaccination et la récupération des enfants n'ayant reçu aucune dose et des enfants sous-vaccinés, et ont produit des ressources pour élargir la base de données probantes sur la vaccination et la santé infantile.
" MOMENTUM Routine Immunisation de l’USAID contribue à renforcer les programmes de vaccination de routine afin de surmonter les obstacles persistants qui contribuent à la stagnation et à la baisse des taux de couverture vaccinale et empêchent l'administration de vaccins vitaux aux enfants n'ayant reçu aucune dose ou n'ayant pas été suffisamment vaccinés’’ a déclaré Dr Charly Nandisa, point focale de MOMENTUM Routine Immunisation de l’USAID intervenant comme facilitateur et expert lors de cette rencontre avec les médias.
En République démocratique du Congo, selon le Programme élargi de vaccination (PEV), un enfant souffre en moyenne de 14 épisodes d'attaques respiratoires par an, contre 6 épisodes en général. En deuxième position, on trouve les maladies diarrhéiques, qui sont également une cause de mortalité.
Chez les enfants de moins de 5 ans, l'enfant congolais souffre en moyenne de 6 épisodes de diarrhée par an. Le paludisme est la troisième cause de morbidité chez les enfants.
"Pour pallier cette situation, des journées de campagne de vaccination sont organisées pour lutter contre l'apparition d'épidémies de maladies transmissibles dans la petite enfance", explique Grâce Kasangule, médecin-chef du PEV dans le Haut-Katanga. "Actuellement, les indicateurs de couverture vaccinale se sont améliorés. Nous avons utilisé différentes stratégies, y compris des stratégies fixes et avancées, et nous avons même introduit des stratégies innovantes pour récupérer les enfants qui ont manqué certaines doses", ajoute-t-il.
La vaccination complète et systématique d'un enfant avant son premier anniversaire contre les maladies cibles est un droit pour l'enfant et un devoir pour les parents, le gouvernement et la communauté nationale.
Elle est gratuite et obligatoire pour tous les enfants. Pour ce faire, le gouvernement congolais s'engage à mobiliser les ressources nécessaires, en s'appuyant sur l'expertise et les facilités des partenaires spécialisés dans le domaine de la vaccination.
Une approche communautaire vitale et indispensable
La participation active des agents de santé communautaires joue un rôle crucial pour inverser la tendance et faire en sorte qu'il n'y ait plus d'enfants n'ayant reçu aucune dose dans les zones de santé de la province du Haut-Katanga.
L'équipe de relais communautaires et d'agents de surveillance a relevé le défi de maintenir une bonne couverture vaccinale, en vaccinant en moyenne 250 nourrissons par mois.
Cependant, selon l'équipe, la tâche la plus difficile est de persuader les familles dont les enfants n'ont jamais été vaccinés d'adopter une nouvelle perspective en acceptant le vaccin. Elles ont souvent tendance à mettre en avant leurs propres croyances pour justifier leur refus de faire vacciner leurs enfants de moins de 5 ans, ce qui explique les nombreux cas d'enfants "zéro dose" dans la communauté. "Ils font valoir qu'ils n'ont jamais été vaccinés et qu'ils n'ont jamais été malades, du moins selon leurs croyances religieuses ou communautaires. C'est une attitude que nous avons réussi à changer et à combattre dans plusieurs villages et faire vacciner des enfants", admet Nicole Ndondji, superviseur chargée de la surveillance épidémiologique dans la zone de santé de Ruashi, dans la province du Haut-Katanga.
Yves Ndjadi, spécialiste en communication de PATH détaché au PEV