C’était un véritable calvaire pour les habitants de la ville de Goma lundi 29 janvier. La ville s'est réveillée sans taxi, encore moins des véhicules privés. C'est suite à une manifestation, annoncée depuis 48h, par des motos taximen ainsi que nombreux acteurs de la société civile pour dire non à la mesure du comité provincial de sécurité, interdisant la circulation des motos, au-delà de 18h locales, pour des raisons de sécurité.
En effet, c’est depuis plus d'une semaine maintenant que les motos taxis sont frappées par cette mesure. Les autorités en ont, ainsi, décidé pour endiguer l’insécurité dans la ville volcanique, qui se caractérise depuis peu, par de nombreux cas des tueries, des vols à mains armées, des kidnappings et autres. Ce lundi matin à Goma, il a tellement été impossible de trouver un taxi ou même de s’engager, sur la voie publique, avec son véhicule privé.
« Nous sommes en colère. Voyez-vous combien les taximen moto sont d’une importance capitale dans cette ville. Les gens marchent à pied et s’en inquiètent. Cette question d’interdiction de circulation des motos au-delà de 17h, 18h, nous n'en voulons pas. Nous exprimons, à travers cette grève, notre ras-le-bol. Que les autorités revoient cette mesure, en nous laissant travailler même jusqu’à 20h. Puis, depuis la prise de cette mesure, les gens sont toujours tués et les biens des populations pillés par les soit disant 40 voleurs », témoigne un conducteur de moto qui a préféré garder son engin à domicile.
À certains endroits de la ville, notamment à Katoyi et Majengo, connus comme des points chauds, des barricades ont été posées sur la chaussée. Il eut fallu l’intervention des éléments de la police pour dégager la voie.
« Les gens ont déversé des immondices sur la chaussée sur l'axe Katoyi-Afya Bora. Des pierres et autres barricades ont été visibles, même vers deux lampes. La police est en train de les évacuer afin de permettre la fluidité sur la chaussée. Malheureusement, aucun engin de transport en commun n'est visible. Seulement, les jeeps de la police et de la police militaire passent à certains endroits » témoigne Rachel Bweya, habitante du quartier Katoyi.
Dans un communiqué publié le week-end dernier, le maire ad intérim de Goma, le commissaire supérieur principal, Kapend Kamand Faustin a, en réaction aux messages distillés sur les réseaux sociaux, appelant à une journée de lundi sans taxi, invité la population au calme et à vaquer à ses occupations. L’autorité urbaine a, d’ailleurs, mis en garde les contrevenants qui devraient subir la rigueur de la loi.
Depuis plus d'une semaine maintenant, les moto taxis sont interdits de circuler dans la ville de Goma, après 18h locales. La mesure a été prise par le comité provincial de sécurité en vue de pouvoir réduire et/ou mettre fin à de nombreux cas d’insécurité. La mesure a même été au cœur des échanges, entre les autorités ainsi que les responsables des associations des motards et de la société civile, une rencontre qui s’était soldée par un rendez-vous d’évaluation qui devrait être faite entre 7 et 10 jours.
Jonathan Kombi, à Goma