Dans un communiqué publié ce 15 janvier, MSF informe sur des conflits fonciers ayant opposé en bataille sanglante les communautés Lengola contre ceux de Mbole depuis le mois de février 2023, dans la commune de Lubunga, à Kisangani.
« Des milliers de personnes déplacées continuent à faire face aux intempéries, à la faim et aux mauvaises conditions d’hygiène qui les exposent à diverses maladies. Après environ deux mois d’accalmie, les hostilités ont repris en début du mois de janvier en cours. Avec la reprise récente de la bataille, des cases ont été incendiées, 5 personnes ont été tuées, 3 blessés graves dont une fillette de 6 ans a eu ses deux membres supérieurs amputés », informe MSF.
Madame Mireille, 50 ans, victime de cette situation, raconte avoir vécu son supplice alors qu’elle dormait pendant que ses bourreaux prenaient position : « J’étais encore au lit quand des hommes armés ont sauvagement pénétré dans ma maison. Je me suis agenouillée et leur ai supplié de m’épargner. Ils n’ont rien voulu entendre et m’ont violemment frappée avant de m’amputer d’un bras ».
Le nombre de déplacés internes à la suite de ce conflit intercommunautaire est estimé à 4 858 ménages vivant dans la précarité à Kisangani. Malgré l’indigence remarquée au sein de ces déplacés, le Dr Gervais Mbogne, coordonnateur médical adjoint au sein de l’équipe de réponse aux urgences de MSF à Kisangani, confirme tout de même la prise en charge de patients avec des cas graves : « À ce jour, 575 patients ont bénéficié des soins de santé de base offerts par MSF. 25 cas graves ont été référés à l’hôpital général de Lubunga, et 58 enfants souffrant de malnutrition sont soignés. »
C’est sur le site de la paroisse Sainte Marthe que sont accueillis des déplacés venus de 47 villages des environs de Lubunga, notamment dans les secteurs d'Ubundu et d'Opala, vivant dans une seule tente qui y est installée. Le mardi 31 octobre dernier, la gouverneure de la province s'est rendue pour la première fois à Lubunga depuis le début des affrontements, apportant des vivres et des biens aux déplacés de ce site. Malheureusement, le site a également enregistré des décès, dont quatre sont attribués à des maladies hydriques et un enfant souffrant de malnutrition.
Jean Marie Makuma