Élections en RDC: Katumbi et ses alliés appellent à l'annulation des scrutins après des "fraudes massives" et exigent la démission immédiate du Président de la CENI ainsi que sa mise en accusation

Illustration: Moise Katumbi en meeting le 22 novembre à Isiro
Illustration: Moise Katumbi en meeting le 22 novembre à Isiro

Le candidat président de la République Moïse Katumbi et ses alliés: Augustin Matata Ponyo, Franck Diongo, Delly Sesanga et Seth Kikuni appellent à l’annulation immédiate des élections générales du 20 décembre 2023 qu'ils considèrent comme chaotiques mais aussi à la démission immédiate de Denis Kadima et sa mise en accusation ainsi que les autres membres du bureau de la CENI.

Katumbi et ses alliés affirment avoir examiné les rapports détaillés de ses centrales électorales, des missions d'observation électorale, des journalistes et de la société civile, confirmant tous les griefs formulės, dans leur précédente déclaration du 21 décembre 2023, contre le processus de vote bâclé et frauduleux du 20 décembre dernier. 

"Face à cette situation inacceptable, nous en appelons à l'annulation immédiate de ces élections chaotiques, entachées de fraudes massives telles que documentées par toutes les parties prenantes. Nous en appelons, en outre, à la démission immédiate du Président de la CENI, et sa mise en accusation ainsi que les autres membres du bureau, pour avoir planifié et orchestré la pire fraude électorale que notre pays n'ait jamais connue et avoir privé des millions de congolais de leur droit de vote. En conséquence, nous n'acceptons pas les simulacres des résultats qui seront issus de ce processus et des Institutions qui en découleraient, en violation de l'esprit et de la lettre de la Constitution du 18 février 2006",  disent-ils dans une déclaration ce samedi 23 décembre.

Pour garantir le succès du bourrage massif d'urnes, ont-ils démontré, la CENI a déployé diverses stratégies visant à réduire la présence des témoins de l'opposition, en les empêchant d'accéder aux bureaux de vote ou en les y délogeant.

"Ces stratégies ont consisté également en: (i) l'ouverture tardive des bureaux et la prorogation du vote sur plusieurs jours en violation de la loi électorale; (ii) la distribution des machines à voter aux partisans, cadres et organisations affiliées à l'union sacrée de la nation; (iii) l'organisation du vote dans des sièges des partis politiques et dans les camps militaires ; (iv) la préconfiguration des machines avec des stocks de votes favorables au président sortant. En effet, dans beaucoup de cas, les machines n'ont pas été initialisées devant les témoins comme l'exige la loi mais plutôt à partir des antennes de la CENI; (v) l'acceptation du vote sans carte d'électeur lisible; (vi) l'intimidation des électeurs par des militants du camp du président sortant dans plusieurs bureaux de vote à travers le pays; (vii) l'utilisation de méthodes de bourrage traditionnelles; (viii) d'énormes retards dans la livraison des ressources électorales pour limiter la participation au profit de la manipulation du processus de compilation des résultats; (ix) l'utilisation sur toute l'étendue du pays des urnes non scellées", ont-ils illustré dans leur déclaration

Et d'ajouter :

"Ce système machiavélique de fraude planifié a permis à la CENI d'imprimer des PV donnant faussement le président sortant vainqueur dans les zones où il n'a en réalité obtenu aucune voix. Dès lors, la publication des résultats bureau de vote par bureau de vote n'a plus aucune crédibilité. Elle devient théâtrale, le jeu ayant été faussé, les votes dépouillés et consignés sur les PV n'étant pas ceux exprimés par le peuple, et l'intégrité de l'ensemble du processus compromis de manière irréversible”.

Cette position de Katumbi Chapwe et ses alliés rejoint la position d'un autre groupe de l'opposition composée de Martin Fayulu Madidi, Denis Mukwege Mukengere et d'autres candidats Présidents de la République qui ont appelé aussi à l'annulation de ces élections avec une nouvelle CENI recomposée.

Pendant ce temps, la Commission Électorale Nationale Indépendante a également débuté avec la publication des résultats partiels de l'élection présidentielle de la diaspora. Après la diaspora, la CENI entame la publication des résultats des circonscriptions au niveau national.

Clément MUAMBA