Candidat unique de l’opposition : le sempiternel problème difficile à résoudre tous les cinq ans (une analyse de Sango ya bomoko)

Une urne de la CENI/Ph. droits tiers

Sango ya bomoko est un programme de Kinshasa News Lab qui collecte, traite et répond aux rumeurs au sein de nos communautés afin de prévenir le développement des discours de haine, tribalistes et la désinformation. Les différents discours traités dans notre bulletin n°23 se rapportent au processus électoral en cours en RDC avec à la clé les élections du 20 décembre prochain. Nous vous proposons ici l’intégralité de l’analyse découlant de ce bulletin. Intitulée “Candidat unique de l’opposition : le sempiternel problème difficile à résoudre tous les cinq ans”, elle est produite par Ange Kasongo, journaliste et analyste.

Le 11 novembre 2018, nous parlions de l’attente d’un candidat commun de l’opposition. Les leaders de l’opposition s’étaient réunis en Suisse pour conclure leurs discussions et présenter le candidat commun de l’opposition. Genève avait canalisé tous les espoirs d’un peuple en quête du changement. Si les intentions sont bonnes, l’on doutait encore de la flexibilité des uns et des autres. Il y a toujours eu beaucoup d’enjeux sur ces questions-là : au-delà des questions centrales qui touchent l’intérêt commun, c’est plus une histoire d’égo qui ne lâche pas les opposants. Si en 2018, il était question de Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi, considérés comme des poids lourds sur qui fallait à tout prix compter sur leur influence sur le terrain. Le premier assistait impuissant à son exclusion du processus à cause de la peine infligée par la Cour pénale internationale (CPI) pour une condamnation de subornation de témoins. Le deuxième a quitté le navire Kabila en 2015, dénonçant un troisième mandat inconstitutionnel. Il est en exil politique en Belgique. 

Nous ne pouvions pas dire qu’à l’époque, Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe, encore en lice, n’étaient pas peu fiers de se considérer comme des poids lourds également. Le premier a hérité de son père un parti politique de masse, où il a réussi à s’imposer sans forcer. Le deuxième peut encore frimer de son score à la dernière élection présidentielle de 2011. Il y avait aussi un autre, Martin Fayulu, qui comptait sur sa proximité avec les citoyens et son parcours de combattant. Et face au clan Kabila, il fallait un candidat rassembleur, capable de fédérer tous les leaders de l’opposition. 

C’est la sempiternelle guerre de positionnement des opposants congolais. En 2011, ils étaient également partis en ordre dispersé. 

Cinq ans plus tard, aucune leçon apprise, selon les participants aux discussions tenues à Pretoria pour identifier un candidat unique pour fédérer l’opposition.