Réchauffement climatique: Armelle Kisiete appelle au reboisement des forêts pour permettre à la RDC de jouer pleinement son rôle de pays solution 

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La 28e Conférence des Nations unies sur le climat (COP 28) a débuté le 30 novembre 2023 à Dubaï, et va se clôturer le 12 décembre. Pour la première fois, les pays vont présenter le bilan de leurs engagements depuis la signature de l'accord de Paris en 2015 afin de voir dans quelle mesure limiter le réchauffement climatique à +1,5 °C, voire 2°C. 

Ève Bazaiba, Ministre congolaise chargée de l'Environnement et du développement durable, a au cours de ces assises exprimé le vœu de la RDC, celui de s'engager à soutenir la création des fonds de la riposte au changement climatique. Pour elle, la RDC est la solution face au dérèglement climatique et souhaiterait, au nom de trois bassins (Congo, Amazonie et Indonésie), revoir à la hausse le prix du crédit carbone.

Pour permettre ainsi à la RDC de jouer son rôle de pays solution dans cette lutte contre le réchauffement climatique, Armelle Kisiete, environnementaliste de formation, appelle à la sensibilisation de la population à la conservation de l'environnement et aux projets de reboisement.

"Grâce à ses ressources naturelles, la RDC joue un rôle important dans la lutte contre le changement climatique. Mais de façon globale, le bilan entre les émissions réelles et l'absorption des gaz à effet de serre (GES) aboutit à un imposant puits de séquestration par les forêts de la RDC. Force est de constater que le secteur des forêts et changements d'affectations des sols constitue le plus grand émetteur des GES avec plus de 90 % du total. Ce qui est à la base du réchauffement climatique. C'est pourquoi, il faut sensibiliser toutes les couches sociales à mener des actions concrètes en matière de conservation de l'environnement en privilégiant les transports moins polluants et le reboisement ou restauration des arbres qu'on abat. Il faut réduire les déchets plastiques et autres, les réutiliser et les recycler, et lutter contre la pollution numérique."

Cependant, elle invite la RDC à réclamer durant ce sommet, ce qui lui revient en termes de finances en tant que pays solution pour la sauvegarde de ses forêts.

"Nous demandons à la RDC d'être vigilante cette fois-ci parce qu'au cours des COP passées, elle n'a pas pu bénéficier de quelque chose de concret en terme financier. Tous les projets de conservation de la nature qui arrivent vont dans des pays autres que la RDC. Elle doit réclamer la part qui lui revient tout en luttant contre le déboisement des forêts. Ce qui pourra lui permettre d'avoir des données solides et fiables pouvant l'aider à faire face aux différents pollueurs et bénéficier d'un développement concret durable."

L'un des enjeux de ces assises, auxquelles prennent part plus de 200 participants, sera de concrétiser le fonds créé lors de la COP27 en Egypte, destiné à compenser les « pertes et dommages » des pays vulnérables face aux désastres climatiques.


Pour rappel, le président français, Emmanuel Macron a annoncé samedi 2 décembre lors de son discours, que la RDC va bénéficier de 60 millions d'euros pour la sauvegarde de ses forêts, le Congo Brazzaville, 50 millions et la Papouasie-Nouvelle-Guinée, 100 millions. 


Nancy Clémence Tshimueneka