L'une des rumeurs autour du conflit entre les communautés Mbole et Lengola dans la province de la Tshopo suggère que " les responsables de ce conflit sont plus de 500 mercenaires financés par les autorités provinciales et nationales ". Cette rumeur est de nature à briser la cohésion sociale.
In extenso, la rumeur dit ceci : " Une tuerie se fait dans la commune de LUBUNGA par les gens de la communauté de Lengola précisément à OPALA. Selon la déclaration des personnes capturées après affrontement, ces personnes ont déclaré qu’elles sont des mercenaires et elles sont plus de 500. Elles sont financées par les autorités provinciales et nationales ".
En réaction, le porte-parole de la gouverneure de la Tshopo a rejeté cette accusation qui, selon lui, tente de ternir l’image des autorités et des institutions établies. Il n’existe pas des mercenaires que les autorités financeraient pour soi-disant semer le chaos, précise-t-il, tout en soulignant que de telles allégations semblent davantage relever d’une cabale visant à déstabiliser le gouvernement provincial et national.
« Qu’aurait à gagner le gouvernement provincial, voire national, à se déstabiliser lui-même et à causer la mort de ses propres citoyens, tout en subissant des pertes humaines, matérielles et financières considérables ? Ceci est d’autant plus préoccupant dans le contexte d’une province qui dispose de ressources financières limitées, avec une quasi-absence de rétrocession, et qui est confrontée à un coûté norme pour la prise en charge des personnes déplacées et le déploiement des services de sécurité, ce qui entrave certains projets de développement », a souligné le porte-parole de la gouverneure de la Tshopo.
Il a émis l’espoir que les enquêtes en cours permettront de déterminer avec précision les véritables responsables de cette vague de terreur étrangère à la culture de la Tshopo.
Face à cette escalade de violence, les autorités ont pris des mesures pour rétablir la paix dans la région. Il y a notamment une unité spéciale de la police, venue de Kinshasa, qui a été déployée pour collaborer avec les forces de sécurité présentes sur le terrain. En plus de l'approche sécuritaire, l'exécutif provincial a également adopté une approche communautaire pour endiguer cette crise.
Pour rappel, les affrontements entre les communautés Mbole et Lengola à Lubunga, une commune du Sud de la ville de Kisangani, dans la province de la Tshopo, ont engendré une situation tragique et la perte de nombreuses vies humaines. Selon le porte-parole de la gouverneure de la Tshopo, Mateus Kanga, interrogé par Sango ya Bomoko, le conflit a commencé en 2022, avec un bilan de 250 morts.
« À ce jour, nous comptons plus de 15 000 déplacés qui se trouvent dans des camps, parmi lesquels plus de 6000 enfants et plus de 4000 femmes », a-t-il affirmé
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Cet article est réalisé dans le cadre de la vulgarisation du bulletin Sango ya bomoko, qui collecte et répond aux rumeurs qui circulent dans la communauté pour prévenir le développement de discours de haine, tribalistes et la désinformation capables de briser la cohésion sociale.