Sango ya bomoko : l'avortement déjà autorisé au Congo et gratuit ? Faux. Voici ce qu’il faut retenir

Une parturiente dans une salle de travail assistée par une sage-femme (Illustration)
Une parturiente dans une salle de travail assistée par une sage-femme (Illustration)

Outre sa lutte acharnée contre les discours de haine et tribalistes, le programme “Sango ya bomoko” lutte aussi contre la désinformation au sein de notre société. Voici une rumeur qui a été collectée par nos équipes au cours du mois de novembre dernier : “l'avortement est déjà autorisé au Congo et c'est gratuit”. C’est totalement faux. Voici ce qu’il faut retenir. 

En vertu du code pénal de la RDC, l’avortement est interdit en toutes circonstances (Article 165 et 166 du code pénal), il reste une exception introduite par l’article 32 de la loi de 1970, qui stipule que l’avortement est autorisé lors que la grossesse met en danger la santé de la mère.

Cependant, La RDC a ratifié le Protocole de Maputo en 2008, qui permet et autorise l’accès à des avortements sécurisés en cas d’agression sexuelle, de viol, d’inceste, d’anomalies fœtales et pour préserver la santé mentale et physique de la mère. (Article 14 dudit protocole).

La RDC est un état moniste et ce principe ainsi que la ratification du protocole de Maputo sont les armes utilisées par le mouvement des femmes de la RDC pour promouvoir la légalisation de l’avortement. Cette ratification dans le contexte de la RDC en tant qu’Etat signifie qu’il est immédiatement incorporé dans le droit national, et toute loi antérieure existante qui le contredit devrait être annulée, mais il se constate encore une stigmatisation et acceptation limitée du fait en RDC.

L’accès à l’avortement reste pour autant limité à certaines structures de santé souvent appuyées par les organisations internationales moyennant un paiement allégé pour certaines structures de santé et gratuitement pour d’autres. 

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Cet article est réalisé dans le cadre de la vulgarisation du bulletin Sango ya bomoko, qui collecte et répond aux rumeurs qui circulent dans la communauté pour prévenir le développement de discours de haine, tribalistes et la désinformation capables de briser la cohésion sociale.