Damon Wilson met en exergue l’impératif d’assister les acteurs du changement aussi dans d’autres pays d’Afrique centrale pour espérer garantir une paix durable en RDC et dans la région

Damon Wilson, président du National Endowment for Democracy (NED)
Damon Wilson, président du National Endowment for Democracy (NED)

Damon Wilson, président du National Endowment for Democracy (NED) depuis deux ans, est en RDC. Son institution pour objectif le renforcement et la progression des institutions démocratiques à l'échelle mondiale. Sa visite au Congo-Kinshasa vise à réaffirmer l'engagement à long terme du NED dans le pays et à mettre l'accent sur l'importance cruciale d'un processus électoral crédible en RDC. Lors d'entretiens avec ACTUALITE.CD et 7sur7, il a répondu à des questions concernant l'agression subie par l'Est du pays, par le Rwanda.

« L'agression dans l'est de la RDC constitue un problème majeur, un véritable cauchemar avec des souffrances et des atrocités horribles. Le Rwanda, le M23 et d'autres milices portent une part de responsabilité, tandis que l'Ouganda était également présent », a-t-il déclaré.

Il a expliqué que le travail du NED consiste notamment à aider les populations locales à développer leur capacité à se faire entendre et à obtenir justice.

« Nous avons un important programme basé à Goma et à Bukavu pour soutenir les Congolais, les aider à faire pression, à défendre les droits de l'homme, à documenter les violences pour obtenir justice, pour réclamer des comptes, et pour mener des actions de plaidoyer à l'échelle internationale ».

Il a souligné l'importance nuancée du rôle du NED dans cette situation, insistant sur la responsabilité des États : « Il est indéniable que les autorités de Kigali portent une part de responsabilité. Les États doivent faire pression, mais nous, au NED, nous avons également des programmes au Rwanda ».

L’ancien vice-président de l'influent Atlantic Council a mis en avant l'esprit d'ouverture qui règne en RDC et a évoqué les acteurs de la société civile souffrant dans les pays voisins : « Votre pays est bien plus ouvert que vos voisins. Ici, nous pouvons exprimer nos idées, organiser des actions, mener des campagnes et présenter des candidats. Ce n'est pas parfait, mais il existe un espace (...). Nous soutenons des partenaires au Rwanda, au Burundi, en Angola, en Ouganda, mais c'est très difficile pour eux car il n'y a pas de liberté d'expression ».

Pour lui, il est crucial de soutenir les acteurs du changement présents dans d'autres pays de la région pour espérer instaurer la paix dans cette partie du monde, en particulier en RDC: « Soutenir l'avenir du Congo implique de soutenir ceux qui œuvrent pour la promotion des libertés dans les pays voisins, afin de provoquer un changement initié par la population locale ».

Vous pouvez l'écouter ici,