Plus de 1500 déplacés ont trouvé refuge dans le site de la paroisse Sainte Marthe, fuyant les affrontements entre les Lengola et les Mbole dans les quartiers périphériques de la commune de Lubunga. Depuis février, ces déplacés cherchent un abri, certains ayant de la famille dans la commune de Lubunga, tandis que d'autres sont accueillis par des familles d'accueil.
Le correspondant d'Actualite.cd s'est entretenu avec le Père Masudi, le curé de la paroisse Sainte Marthe, qui a exprimé la précarité de la vie des déplacés hébergés dans les locaux de la paroisse : "Ils ne survivent que grâce aux dons de politiques et de quelques organisations. Depuis avril, ils n'ont plus reçu d'assistance du gouvernement provincial, et pour se nourrir, ils doivent faire des travaux d'entretien, de lessive et d'autres tâches, tout en sollicitant des dons de la Caritas et de certaines églises. Cependant, ces aides n'arrivent pas régulièrement en raison de leur quantité insuffisante, étant donné le grand nombre de déplacés. Parmi eux, il y a des enfants de moins d'un an jusqu'à 14 ans qui souffrent de la faim", a déclaré le Père Masudi.
Le correspondant de l'Actualité.cd a visité l'endroit où les déplacés passent leurs nuits, constatant que des nattes, des morceaux de carton et des sacs constituent leur literie. Les femmes et leurs enfants partagent les mêmes conditions. Dans ce site, il n'y a pas d'éclairage, plongeant les lieux dans l'obscurité, obligeant certains à chercher refuge derrière le site, à quelques dizaines de mètres d'une station de produits pétroliers, pour bénéficier de la lumière.
En ce qui concerne la santé, cette paroisse prend parfois en charge quelques malades au centre de santé Saint André, toujours dans la commune de Lubunga.
Pour rétablir la paix et la sécurité dans cette commune, l'État doit identifier les véritables causes des tueries, qui ne font qu'augmenter, en particulier dans les quartiers périphériques et les forêts. Bien que le conflit foncier soit à la base des actes de violence, l'État doit s'impliquer sérieusement. Il est également nécessaire que l'autorité provinciale révoque le contrat d'occupation provisoire de l'entreprise Cap Congo. La création d'un cadre de concertation réunissant les délégués des communautés en conflit, des notables, des religieux, des autorités politico-administratives et d'autres parties prenantes devrait être envisagée pour ramener la paix dans cette partie de la ville de Kisangani.
Kalume Archimedo, l'un des déplacés, a exprimé leur détresse : "Nous sommes fatigués de vivre ici dans des conditions déplorables. Nous demandons aux différentes autorités et au président de la République de penser à nous afin que nous puissions retourner dans nos villages. Nos enfants ne vont plus à l'école, et nous avons du mal à nous nourrir."
Il convient de noter que le site de la paroisse Sainte Marthe accueille des déplacés venus de 47 villages des environs de Lubunga, notamment dans les secteurs d'Ubundu et d'Opala. Médecins Sans Frontières a fourni des médicaments aux déplacés dans ce site, tandis qu'une seule tente y est installée.
Le mardi 31 octobre dernier, la gouverneure de la province s'est rendue pour la première fois à Lubunga depuis le début des affrontements, apportant des vivres et des biens aux déplacés de ce site. Malheureusement, le site a également connu des décès, dont quatre sont attribués à des maladies, dont un enfant souffrant de malnutrition.
Gabriel Makabu, depuis Kisangani