La récente rencontre entre le Dr. Jakaya Mrisho Kikwete, président du Groupe des sages de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) et ancien président de la République-Unie de Tanzanie, et le président de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, ne vise pas à initier des médiations entre les acteurs politiques, contrairement à ce qui a pu circuler sur les réseaux sociaux ces derniers jours. Cette mise au point a été apportée par Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, lors d'un briefing conjoint avec Jacques Kyabula, gouverneur du Haut Katanga, à Lubumbashi, le mardi 3 octobre 2023.
Selon Patrick Muyaya, qui s'exprimait au nom du gouvernement de Sama Lukonde, cette rencontre s'inscrit dans le cadre des consultations politiques préalables au déploiement de la force de la SADC dans l'est de la RDC pour lutter contre les forces négatives.
"Beaucoup de spéculations circulent. Connaissez-vous la qualité actuelle du Président Jakaya Kikwete ? Combien connaissent sa qualité ? À quel titre est-il venu ? Certes, il est l'ancien président de la Tanzanie, mais il est actuellement le Chairman du SADC Panel of Elders (Président du Groupe des sages de la Communauté de développement de l'Afrique australe). Vous savez que nous avons engagé des discussions avec la SADC et que récemment, il a été convenu qu'une force d'attente de la SADC serait déployée en République Démocratique du Congo. Par conséquent, il est tout à fait logique qu'il rencontre le Président de la République. Si le Président de la République se trouvait à Goma ou à Bukavu, le Président Kikwete se serait rendu dans l'une de ces villes pour le rencontrer", a expliqué Patrick Muyaya, ministre de la Communication et des Médias.
Selon Patrick Muyaya, Jakaya Kikwete possède une connaissance approfondie de la région et il était essentiel pour lui de discuter de cette question délicate avec le chef de l'État congolais.
"Il est venu consulter le Président de la République sur la question du déploiement de la force de la SADC et dans le cadre de cette organisation régionale. Il ne faut pas oublier que le Président Kikwete est bien informé sur la situation régionale. En 2013, lorsqu'il était président de la Tanzanie, la Tanzanie faisait partie de la Force internationale de la MONUSCO, qui, aux côtés des Forces Armées de la République Démocratique du Congo, a vaincu les rebelles du M23. Il n'y a aucune tentative de médiation, comme cela a été spéculé. Ce n'était pas à l'ordre du jour de son agenda", a souligné Patrick Muyaya.
La Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) avait donné son feu vert au déploiement de ses troupes dans l'est de la RDC. Cette organisation sous-régionale avait pris cette décision lors du 43e Sommet ordinaire des chefs d'État et de gouvernement qui s'était tenu à Luanda, en Angola.
Selon le communiqué final, les troupes de la SADC ont pour mission de rétablir la paix et la sécurité dans cette région du pays, en proie à des conflits armés. Les chefs d'État et de gouvernement de la SADC avaient exprimé leur soutien à la coordination et à l'harmonisation des initiatives de paix dans l'est de la RDC, en collaboration avec celles de l'EAC, de la CEEAC, de la CIRGL, de l'ONU et de l'UA.
Après avoir critiqué à maintes reprises l'incapacité de la force régionale de l'EAC à jouer son rôle dans la résolution de la crise sécuritaire dans l'est du pays, le gouvernement congolais s'est tourné vers la SADC pour tenter de faire face aux rebelles du M23.
Clément MUAMBA