L’Association Africaine de défense des Droits de l’Homme(ASADHO) et l’Observatoire de la Dépense Publique(ODEP) sont très inquiets par le maintien de M.Stanis Bujakera, journaliste à Actualité.cd et correspondant de Reuters et de Jeune Afrique en République Démocratique du Congo.
Pour rappel, Monsieur Stanis BUJAKERA avait été arrêté en date du 8 septembre 2023 au motif qu’il aurait publié dans le journal Jeune Afrique un article mettant en cause les renseignements militaires dans l’assassinat de Monsieur Chérubin OKENDE, ancien ministre de Transport, sur base d’une note confidentielle qui émanerait de l’Agence Nationale des Renseignements(ANR). Une note qualifiée de fausse par les autorités de la République Démocratique du Congo.
L’ASADHO et l’ODEP sont inquiets du fait que la loi congolaise sur la liberté de la presse ait eté violée de manière manifeste par ceux qui mettent en cause M. Stanis BUJAKERA. Les constats suivants troublants :
Pourquoi les autorités congolaises ont saisi directement la justice en lieu et place de faire usage de cet article qui organise le droit de réponse en matière de délit de presse ? Conformément à l’article 112, la personne lésée ne peut saisir la justice que si le droit de réponse lui a été refusée.
Pourquoi poursuit-on M. Stanis BUJAKERA pour un article qu’il n’a pas signé ? Il aurait fallu poursuivre le Directeur de publication de Jeune Afrique en lieu et place de s’acharner contre M. Stanis BUKEJARA.
Eu égard aux éléments développés ci-dessus, l’ASADHO et l’ODEP estiment que M. Stanis BUJAKERA est en détention pour des raisons autres que celles liées à l’exercice de sa profession de journaliste, en ce sens qu’il n’a pas bénéficié de toutes les garanties organisées par la loi sur la liberté de la presse qui assure la protection de la profession de journaliste.
Ainsi, les deux organisations recommandent :
Fait à Kinshasa, le 02 octobre 2023
Pour l’ASADHO Pour l’ODEP
Me Jean Claude KATENDE Prof. Florimond MUTEBA