Dans un acte choquant de violence, Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, a été le théâtre d'un massacre impitoyable le 30 août 2023, qui a coûté la vie à plus de cinquante-cinq (55) personnes. Cet acte de violence a été perpétré contre les adeptes de la secte mystico-religieuse "Foi Naturelle Judaïque et Messianique vers les Nations", connue sous le nom de Wazalendo.
La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV), bouleversée par cette tragédie, a diligenté une enquête en collaboration avec ses partenaires locaux. Les informations recueillies évoquent un possible crime contre l'humanité et un crime de génocide, relevant potentiellement de la compétence de la Cour Pénale Internationale.
Selon les premières constatations, la secte Wazalendo avait annoncé une marche pacifique le 30 août 2023, dans le but de réclamer le départ des troupes de la MONUSCO et de la East African Community (EAC). Cependant, entre 3 heures et 6 heures du matin, des militaires cagoulés ont investi les locaux de la station de radio Sauti y a Neno, en escaladant la clôture.
Ces militaires ont arrêté deux personnes, Ephraïm BISIMWA et la journaliste Dorcas TABITA, les traînant à l'extérieur où deux jeeps de l'armée les attendaient. Là, ils ont été ligotés au sol sous la surveillance des militaires. Pendant ce temps, d'autres soldats pillaient systématiquement la station radio, intimant aux voisins de rester enfermés chez eux.
La situation a pris un tournant tragique lorsque la journaliste Dorcas a refusé de monter dans l'une des jeeps. Un militaire a ouvert le feu à bout portant, déclenchant des altercations féroces. De nombreux jeunes de l'église messianique ont été abattus par balles, tandis que les corps sans vie étaient entassés dans les véhicules militaires.
Vers 6 heures, les militaires ont quitté les lieux avec les corps, laissant derrière eux des jeunes blessés. Ces derniers ont été transportés en urgence à l'hôpital CBCA NDOSHO, à proximité du lieu du massacre. Sur leur trajet vers la ville, les soldats ont poursuivi leur violence meurtrière, tuant d'autres personnes et en blessant de nombreuses autres.
Selon des témoignages concordants, une équipe de militaires avait pour mission de ramasser les corps sans vie, tandis qu'une autre était chargée d'exécuter des personnes sans pitié. Un journaliste, sauvé in extremis par un policier non identifié, a rapporté que ce dernier lui avait conseillé de rester prudent, car les militaires tueurs n'appréciaient pas la présence de journalistes sur leur chemin.
La mission réelle de ces militaires demeure encore obscure, alimentant les interrogations sur le mobile de cette attaque sanglante. Les estimations du nombre de victimes varient, certaines sources évoquant un bilan de cent (100) personnes tuées, tandis que d'autres le situent à deux cents (200).
Des véhicules lourdement armés et des dizaines de militaires, dont certains dissimulaient leurs visages sous des cagoules, ont été repérés à proximité de la secte Wazalendo, dont l'église avait accueilli près de 1000 personnes la nuit du 29 au 30 août 2023 pour la prière et la manifestation.
Ce massacre brutal a ébranlé la région du Nord-Kivu et suscité l'indignation nationale et internationale. La VSV appelle à une enquête approfondie pour que les auteurs de cette tragédie soient traduits en justice, quelle que soit leur position hiérarchique, et que la lumière soit faite sur cette nuit sanglante qui restera gravée dans les mémoires.