Ce lundi, un appel à une journée "ville morte" a été lancé par des mouvements citoyens et le groupe « Wazalendo » pour demander la libération de 143 civils arrêtés le 30 août dernier lors d'une manifestation anti-Monusco organisée par la secte messianique Uwezo wa Neno/Wazalendo.
Goma a connu une vive tension ce matin, notamment à Katindo où les taximans motos ont bloqué la chaussée avec des pierres pour empêcher toute circulation. L'après-midi, la situation s'est légèrement apaisée avec la réouverture timide de quelques boutiques et la reprise partielle des transports en commun.
Pour rappel, le 30 août dernier, une opération militaire avait été lancée pour contrecarrer une manifestation interdite par la mairie de Goma, qui avait été organisée par la secte messianique pour protester contre la présence de la Monusco et d'autres organisations occidentales en RDC. Plus de 40 personnes avaient trouvé la mort dans cette intervention, et 143 individus, dont des femmes et des mineurs, avaient été arrêtés.
Depuis ces événements, une commission interministérielle s'est déplacée à Goma et a déjà procédé à de nombreuses auditions. Deux responsables militaires ont été interpellés et déférés devant la justice militaire.
Albert Fabrice Puela, le ministre des droits humains, a souligné la condamnation de ces événements tragiques et a promis des "sanctions sévères". De son côté, Peter Kazadi Kankonde, Vice-Premier Ministre en charge de l'Intérieur, a confirmé qu'un procès serait organisé très prochainement.
La situation à Goma reste tendue alors que la population attend des réponses et des actions concrètes de la part des autorités.
Yvonne Kapinga à Goma