Delly Sesanga, candidat déclaré à l'élection présidentielle de 2023, a émis un communiqué dans lequel il exhorte les participants à la table ronde sur l'avenir de l'état de siège dans l'est du pays à faire preuve de neutralité partisane et à opter pour la sagesse en recommandant la cessation de ce dispositif controversé.
Depuis plus de deux ans, deux provinces de la République démocratique du Congo sont soumises à un état de siège, et cette question suscite actuellement un débat national sur son avenir. Dans son communiqué, Delly Sesanga appelle à l'arrêt de l'état de siège, qu'il qualifie de "repentir tardif d'une décision hasardeuse".
Il souligne que cet état d'exception, devenu permanent par la seule volonté du pouvoir en place, est utilisé pour masquer les lacunes stratégiques et diplomatiques, ainsi que le recul de la souveraineté du pays dans la région. Delly Sesanga souligne également l'impact sur la souveraineté populaire, en mettant en avant la limitation des libertés civiques fondamentales et le fonctionnement restreint de la justice civile et de la liberté d'expression politique. D'un point de vue de la souveraineté nationale, il critique l'inefficacité de l'état de siège, l'accusant de camoufler l'impuissance du gouvernement, l'aggravation de la situation militaire et sécuritaire, et la fragilisation de l'unité nationale.
Delly Sesanga dénonce également les conséquences quotidiennes subies par les habitants de l'Ituri et du Nord Kivu, les qualifiant de "choix désastreux et hasardeux" pris sans réelle planification, mais plutôt dans un but de communication. Il exprime son opposition dès l'annonce de cette décision, pointant du doigt un manque de vision politique de la part du régime face à la question sécuritaire à l'est du pays.
Le candidat à la présidence souligne que la table ronde actuelle n'est qu'une tentative de la part du pouvoir de trouver une issue face à une décision qui a montré ses limites et son inadéquation. Il rappelle que l'état de siège a été justifié par la nécessité de renforcer la sécurité de la population, mais déplore l'absence de résultats concrets et même une aggravation de la situation.
Delly Sesanga insiste sur l'importance de considérer l'histoire comme une leçon, en mettant en garde contre le risque de sacrifier les libertés pour plus de sécurité, au détriment des deux. Il affirme qu'il existe d'autres stratégies possibles, déjà défendues dans son programme de Refondation du Congo.
Il conclut son communiqué en appelant ses compatriotes à un engagement et une mobilisation collectifs pour que le changement tant attendu puisse enfin se concrétiser et que le pays puisse retrouver sa grandeur et sa souveraineté. Il souligne que cela nécessite du travail, de l'abnégation, de la discipline et du sacrifice. Delly Sesanga insiste sur l'importance d'un sursaut national qui élève la Nation au niveau de l'obligation de la défendre et rappelle que l'histoire n'est pas écrite d'avance, mais peut être influencée par les actions présentes.
Le communiqué de Delly Sesanga soulève des questions essentielles concernant l'état de siège en cours dans l'est de la RDC, suscitant un débat plus large sur les stratégies à adopter pour assurer la sécurité, la souveraineté et les droits des citoyens dans cette région.
Pour le contexte, la table ronde sur l'évaluation de l'état de siège en RDC prend fin avec l'annonce de trois options possibles. Trois jours après son inauguration par le Président Félix Tshisekedi, les délibérations ont été clôturées par le Premier ministre Sama Lukonde au Palais du peuple ce mercredi. Les participants ont examiné les options de maintien, de levée et de requalification de l'état de siège. Le rapport final issu de ce forum sera présenté en priorité au Chef de l'État. Le Premier ministre a souligné l'engagement du gouvernement à soutenir pleinement la décision présidentielle quelle qu'elle soit.