Le député national Jackson Ausse Afingoto considère la tenue de la table ronde sur l'état de siège comme une ancienne demande des élus de la province du Nord-Kivu et de l'Ituri. À l'en croire, cette mesure doit être levée d'autant plus que les différentes prorogations réalisées jusque-là se font toujours à l'encontre de la volonté des élus des provinces concernées par l'état de siège.
"Pour nous c'est une ancienne demande, l'état de siège est proclamé, six mois après sa proclamation, les députés nationaux ont alerté la nation, ont alerté toutes les institutions en disant que la mesure exceptionnelle était bien de la prendre mais ça ne corroborait pas au contexte six mois après, si nous sommes en arrivés aujourd'hui à deux ans et demi de l'état de siège c'était fait contre nos grés, je parle de nous députés nationaux de l'Ituri et du Nord-Kivu parceque le mémo qu'on déposait à chaque moment qu'on nous accordait l'audience à la Primature, à la Présidence démontre clairement qu'il y a plusieurs mois passés que nous on demandait déjà la levée" a-t-il fait savoir devant la presse lundi 14 août 2023 après le lancement des travaux de la table ronde lancée par le Chef de l'État Félix Tshisekedi au Palais du Peuple.
L'élu d'Irumu dans la province de l'Ituri évoque la nécessité de décharger les militaires de l'administration et finances etc afin qu'ils se concentrent uniquement sur les opérations sur le théâtre des opérations.
"C'est pendant l'état de siège que la République a perdu les villages, je dis bien pendant l'état de siège, pas avant l'état de siège. Avant l'état de siège tous villages étaient contrôlés par nos forces je parle du Nord-Kivu. En Ituri, pendant l'état de siège, les tueries des masses se sont perpétrées massivement même dans des camps des déplacés. Mieux vaut tard que jamais, si nous sommes ici c'est dans le cadre de mieux vaut tard que jamais parceque la décision que nous allons demander ici nous l'avons demandé à plusieurs moments, c'est pour cette raison que le population de l'Ituri et du Nord-Kivu demandent qu'on puisse décharger les militaires de la gestion administrative, de la gestion financière, de la gestion politique pour que les militaires se concentrent uniquement sur leurs missions de la défense de l'intégrité territoriale parce-que la surcharge des militaires a donné des effets contraires que ce qui était attendu", a-t-il fait remarquer
Et de poursuivre :
"Nous, on croyait qu'en donnant l'administration, la politique, les finances aux militaires ça va être plus souple et que les choses vont pouvoir aller de l'avant, ça n'a pas été le cas, c'est pour cette raison d'ailleurs trois sont beaucoup parceque la demande, elle est limpide, la demande est simple c'est la levée de l'état de siège. Nous avons besoin d'un acte contraire du Chef de l'État par rapport à l'ordonnance proclamant l'état de siège, le parallélisme des formes impose que la personne qui nomme, c'est la personne qui lève, pour l'état de siège la demande est simple un acte contraire du chef de l'État va suffir pour qu'on lève l'état de siège et ça sera le retour illico de l'ordre constitutionnel"
Recours aux armées étrangères est devenue trop archaïque
Cet élu s'est montré très critique envers la stratégie de toujours recourir aux armées étrangères. Pour lui, il faudra redynamiser l'armée et lui laisser jouer ses missions régaliennes.
"Les militaires vont rester dans le cadre de leurs missions régaliennes qui est celle de la défense de l'intégrité territoriale. Il n'y a pas de magie, il n'y a pas des roues à créer, nous avons une armée, la police et les services de défense et de sécurité, c'est à chacun de faire son travail, à l'armée de défendre, protéger le territoire national. Les gens proposent parfois qu'on fasse recours aux armées étrangères, cette étape est déjà révolue, je ne vois pas une armée du monde, une armée d'un autre pays venir mourrir à notre place,nous ne sommes pas à la période coloniale, nous ne sommes pas sous tutelle, nous sommes un pays qui existe, bien-sure nous avons les difficultés qui sont les nôtres mais nous devons les surmonter", a-t-il fait savoir.
Pendant 3 jours soit du 14 au 16 août 2023, les participants aux travaux à savoir des membres du gouvernement, des députés nationaux et sénateurs, les présidents des assemblées provinciales et leurs adjoints, les gouverneurs civils remplacés par les militaires, les dirigeants de la FEC, les dirigeants de la société civile, etc réfléchissent sur les forces, les faiblesses, et les autres contours de l'état de siège en vue d'éclairer et d'orienter la décision du président de la République sur son maintien, sa requalification ou sa levée pure et simple.
L'état de siège est en vigueur dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu depuis mai 2021. À moins de six mois de la tenue des élections, des acteurs politiques attendent voir cette mesure levée pour bien se lancer dans les activités politiques (dépôt des candidatures et campagne électorale) qui selon eux, pendant l'état de siège ne sera pas facile.
Cette mesure exceptionnelle est décriée par plusieurs acteurs sociopolitiques de ces deux entités faute de résultats sur le terrain. Les violences armés perpétrées par les forces négatives ne font que s’accentuer.
Clément MUAMBA