Réunis au sein d’un groupe dénommé « collectif des victimes de l’agression rwandaise », des hommes et des femmes des territoires de Masisi, Rutshuru et Nyiragongo dans la province du Nord-Kivu ne jurent que par le retour de la paix dans leur milieux d’origine. Ils ont été voir le gouverneur militaire du Nord-Kivu, vendredi 11 août dernier, afin de lui remettre un mémorandum dans lequel ils demandent au gouvernement congolais de « lancer l’offensive contre les rebelles du M23» qui occupent leurs villages.
Ces déplacés alertent également sur le recrutement forcé des jeunes dans les rangs du M23.
« Le mercredi 3 août, les experts militaires du Rwanda ont été à Rutshuru, Kanyakabi dans les fermes pour le passing out et le champ de tir et toutes ces recrues sont larguées sur le terrain pour faire souffrir la population. Le fait d'avoir accepté le cessez-le-feu donne le feu vert à l’adversaire pour s'organiser. Nous pensons que cette guerre n’est pas impossible car plusieurs officiers ont déjà prouvé leur capacité à l’occurrence le général Chinimwami quand les M23 étaient à Jomba et aussi le général Muyupeke lors du combat à Sake. Tout ça nous prouve que cette guerre est par la hiérarchie d’une part complice avec l’ennemi », peut-on lire dans le mémorandum.
Ces déplacés de Rusthuru demandent au gouvernement de “tout faire afin de sauver l’année scolaire 2023-2024 et que tous les enfants de Rutshuru et dans les zones sous contrôle des rebelles étudient”.
Depuis le 2 août 2023, les victimes de l’agression rwandaise ont entamé une série de manifestations à Goma pour décrier les conditions dans lesquelles ils vivent dans les camps de déplacés et demander au président de la République le retour de la paix dans les zones occupées par la rébellion du M23 depuis octobre 2021.
Yvonne Kapinga, à Goma