La table ronde sur l'évaluation de l'état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri se tiendra du lundi 14 au mercredi 16 août à Kinshasa. Le Premier ministre Sama Lukonde l’indique dans une correspondance adressée aux présidents de deux chambres du parlement à qui il demande de prendre des dispositions utiles pour le bon déroulement de ces travaux au Palais du Peuple.
Les travaux préparatoires de cette table ronde sur l’état de siège dans les deux provinces se sont clôturés le 23 juin dernier. Durant 4 jours, les participants aux travaux à savoir, des membres du gouvernement, des députés nationaux et sénateurs, les présidents des assemblées provinciales et leurs adjoints, les gouverneurs civils remplacés par les militaires, les dirigeants de la FEC, les dirigeants de la société civile, etc. ont réfléchi sur le contenu, c'est-à-dire, les termes de référence et les matières qui seront débattues durant la table ronde qui a pour objectif de réfléchir sur les forces, les faiblesses, et les autres contours de l'état de siège en vue d'éclairer et d'orienter la décision du président de la République sur son maintien, sa requalification ou sa levée pure et simple.
À six mois de la tenue des élections, des acteurs politiques attendent voir cette mesure levée pour bien se lancer dans les activités politiques (dépôt des candidatures et campagne électorale) qui selon eux, pendant l'état de siège ne sera pas facile.
Cette mesure exceptionnelle est décriée par plusieurs acteurs sociopolitiques de ces deux entités faute de résultats sur le terrain. Les violences armés perpétrées par les forces négatives ne font que s’accentuer.
L'état de siège est en vigueur dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu depuis mai 2021. Sur terrain, des voies se sont élevées à plusieurs reprises pour exiger la levée de cette mesure qui n’a fait qu’aggraver la crise sécuritaire. Cette mesure d'exception a coïncidé avec la résurgence de la rébellion du M23 qui occupe des agglomérations dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi au Nord-Kivu. Toutes les initiatives militaires pour défaire cette rébellion n’ont pas abouti. Actuellement les options diplomatiques sur la table peinent à produire d’effets.
Clément MUAMBA