La Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en RDC, Bintou Keita, a déclaré lors d'une conférence de presse le 2 août 2023 à Kinshasa que la province de l'Ituri fait face à une situation critique avec plus de 100 000 Congolais déplacés dépendant de la protection de la MONUSCO. Ces déplacés se trouvent dans plusieurs sites éparpillés sur une vaste étendue de territoire, notamment dans les territoires de Djugu et Mahagi.
La situation est particulièrement préoccupante au site de déplacés de Lala, qui a récemment été la cible d'une attaque ignoble perpétrée par les CODECO, entraînant la mort de 46 personnes.
Bintou Keita s'était rendue sur place pour se recueillir sur les tombes des victimes et pour comprendre les défis qui ont empêché une prévention et une intervention efficaces de la part des FARDC, de la PNC et de la MONUSCO.
Dans cette optique, elle a visité le centre de coordination des opérations à Bunia, qui rassemble les forces armées congolaises et la MONUSCO, afin d'évaluer les mécanismes en place pour la prévention, l'alerte précoce et la réponse aux menaces contre les civils. L'objectif est d'identifier des moyens d'améliorer considérablement leur capacité conjointe de projection rapide et de protection.
Au cours de sa visite, Bintou Keita a également rencontré des femmes et des représentants communautaires, ainsi que des personnes déplacées à Lala. Ces derniers ont exprimé leur désespoir, leur colère, leurs frustrations et leur incompréhension face à une situation où ils se sentent abandonnés et condamnés à vivre dans des sites de déplacés, certains depuis 2018. Ils appellent le gouvernement à renforcer sensiblement la présence des FARDC et de la PNC, en particulier en vue du départ de la MONUSCO, afin de prévenir de nouveaux massacres.
Dans le cadre du retrait graduel, responsable et durable de la MONUSCO, la Représentante spéciale plaide pour une planification conjointe avec le gouvernement, en prenant en compte le renforcement des FARDC et de la PNC dans les zones sensibles identifiées, afin de maintenir une protection adéquate des populations civiles.