Deux personnes ont tragiquement perdu la vie le 28 juillet à Ibi village, entité située à 140 km du centre de Kinshasa, dans la commune de Maluku. Cette attaque meurtrière a été perpétrée par les membres de la milice « Mobondo ». Ce mouvement est né des tensions persistantes entre les communautés Teke et Yaka. Les victimes privilégiées de cette milice sont les membres de la communauté Teke.
D'après le récit bouleversant d'un survivant, les miliciens Mobondo ont débarqué chez lui en provenance du village Duale. Durant leur passage, ils se sont adonnés au pillage de biens tels que des poulets, des canards et des téléphones, tout en exigeant la carte d'électeur de chaque personne rencontrée. Leur objectif inquiétant était de cibler les Bateke, qu'ils considèrent comme des étrangers dans leur propre pays.
Une fois alerté, le poste militaire situé au pont Lufimi à Mbankana a immédiatement déployé la garde républicaine pour tenter de rétablir l'ordre dans la zone. Malheureusement, deux personnes ont perdu la vie lors de cette violente attaque. Parmi elles, un homme originaire de l'Équateur et marié à une Muteke, qui se trouvait en train de cueillir des feuilles d'eucalyptus. Les miliciens l'ont sommé de descendre de l'arbre, et face à sa résistance, ils ont tiré un coup de sommation. Grièvement blessé, il a succombé suite à une hémorragie provoquée par les coups de machettes infligés par les assaillants. L'autre personne tuée était au centre d'Ibi, tentant de fuir à moto. Les miliciens l'ont blessée par balle avant de l’achever à coups de machettes.
Un autre survivant, préférant garder l'anonymat, explique qu'il a été sauvé grâce à son compagnon qui parlait Kiyaka. Alors que les miliciens avaient envahi leur domicile, ils ont interrogé son compagnon sur ses origines. Après avoir réalisé qu'il était l'un des leurs, ils ont décidé de les épargner. Toutefois, les miliciens ont tout de même emporté au moins trois ordinateurs, une moto, de la nourriture et des téléphones.
Le contexte de ce conflit remonte à l'année dernière dans la province de Mai-Ndombe, suite à un différend foncier entre les communautés Teke et Yaka. Depuis, les violences se sont rapprochées davantage de la capitale, avec des insurgés Yaka attaquant les villages de la commune de Maluku, à Kinshasa, et ciblant spécifiquement les membres de la communauté Teke.
La situation dans la région est préoccupante, non seulement pour les populations locales, mais également pour les fermiers. La stabilité demeure fragile, et fait craindre l'insécurité alimentaire dans la région.