Le leader du parti politique ECiDé reste ferme dans ses positions concernant ses revendications à propos du processus électoral. Si quelques points d’accord ont été trouvés avec le président de la CENI après la rencontre avec l’opposition, le 30 juin dernier, les divergences sont restées telles quelles. Notamment sur la question de l’audit externe du fichier électoral. Même si la plénière de la centrale électorale a tranché sur la question récemment, rappelant que l'audit externe du fichier n'est pas du tout une exigence légale mais plutôt une activité calendaire retenue dans le plan d'actions de la CENI.
En réponse, dans une conférence de presse tenue ce mercredi, Martin Fayulu a souligné que "contrairement aux affirmations de la CENI, l'audit externe du fichier électoral a un fondement en droit positif congolais. Les audits précédents ont été réalisés sur base de des décisions du bureau de la CENI. Ce sont des actes réglementaires".
"Monsieur Kadima ne peut pas venir nous dire qu'il impose sa loi, nous voulons aller aux élections et nous irons aux élections. Il ne s'agit pas de boycott. Nous ne boycottons pas les élections et nous ne boycotterons jamais les élections. Nous disons qu'on ne peut pas organiser les élections dans ce pays sans qu'on puisse auditer le fichier électoral. Auditer par les experts indépendants en présence des observateurs des parties prenantes. En 2018, nous l'avons fait. Vous ne pouvez pas appeler un groupe d'amis et vous dites que vous avez audité le fichier", a déclaré Martin Fayulu.
Et d’ajouter :
"Nous ne sommes pas les employés de Monsieur Kadima et de la CENI. Le processus électoral est pour les parties prenantes, ce n'est pas un processus de la CENI, elle n'est qu'un facilitateur, elle doit se conformer aux lois de la République et des pratiques en la matière. Dans ce pays, depuis qu'on a commencé les élections, on audite bien le fichier électoral, par audit externe".
Toute l’opposition conteste la qualité de ceux qui ont audité le fichier électoral. Ce qui ne les rassure pas sur sa fiabilité. Le président de la CENI, par ailleurs, maintient que le fichier est fiable et qu’il prend en considération les recommandations venant de ses auditeurs. Mais l’opposition fait de l’audit externe une exigence qui ne peut être mise de côté. Fayulu va jusqu’à déclarer que son parti ne déposera pas de candidatures aussi longtemps que le fichier restera dans l’état actuel.
"Nous réaffirmons notre position : en l'absence d'un fichier fiable, audité par un organisme réputé, en présence des délégués des parties prenantes, nous ne déposerons pas nos dossiers de candidature", a tranché Martin Fayulu.
Le président de l’ECiDé était parmi les leaders de l’opposition qui ont rencontré Denis Kadima, président de la CENI, le 30 juin. Ils avaient passé en revue tous les autres problèmes notamment la loi portant organisation et fonctionnement de la CENI, la composition de la centrale électorale, la loi électorale et ses faiblesses, les points de désaccord dans cette loi ou encore le problème de la confection du fichier électoral.
Pendant ce temps, la CENI rappelle qu’il n’y aura pas de prolongation pour le dépôt de candidatures aux législatives nationales dont la date butoire est fixée à ce samedi 15 juillet.
Emmanuel Kuzamba