Martin Fayulu a réaffirmé ce mercredi 12 juillet que lui et son parti ne déposeront pas les candidatures aux élections dans les conditions actuelles. A ce stade, il continue de réclamer notamment l’audit externe du fichier électoral par un cabinet indépendant réputé.
« L'audit externe du fichier électoral est nécessaire pour s'assurer de l'authenticité des données envoyées au centre national de traitement uniquement par les différents bureaux d'enrôlement cartographiés par la CENI et ainsi mettre en confiance toutes les parties prenantes. En effet, la confiance est le gage de crédibilité des élections et de l'intégrité des résultats. Malheureusement, il est aujourd'hui clair que la CENI ne veut pas se soumettre à l'audit de son fichier parce qu'elle sait pertinemment bien qu'il contient des fictifs », a expliqué le président de l’ECIDE devant la presse.
Le délai pour le dépôt des candidatures à la députation nationale échoit le samedi 15 juillet prochain.
« Nous réaffirmons notre position: en l'absence d'un fichier fiable, audité par un organisme réputé, en présence des délégués des parties prenantes, nous ne déposerons pas nos dossiers de candidature », a tranché Martin Fayulu.
Lundi dernier, la CENI a indiqué que l'audit externe du fichier n'est pas du tout une exigence légale mais plutôt une activité calendaire retenue dans son plan d'actions et par conséquent, il est « illogique » de mener un nouvel audit externe du fichier électoral. Ce que Fayulu n’entend pas de cette oreille.
« Contrairement aux affirmations de la CENI, l'audit externe du fichier électoral a un fondement en droit positif congolais. Les audits précédents ont été réalisés sur base de des décisions du bureau de la CENI. Ce sont des actes réglementaires », a martelé Fayulu.
Dans ce contexte de méfiance, l’Union Européenne a appelé les parties prenantes à travailler ensemble pour un processus électoral transparent, apaisé, et inclusif. L’UE a aussi « noté des critiques et des préoccupations exprimées par les partis politiques d'opposition et les organisations de la société civile, auxquelles il convient de répondre de toute urgence ».
Pour tenter d’apaiser la tension, Denis Kadima avait décidé de rencontrer les leaders de l'opposition pour «explorer des solutions pour un processus électoral plus inclusif». Il avait reçu Martin Fayulu, Matata Ponyo, Delly Sesanga et Dieudonné Bolengetenge représentant Moïse Katumbi. Ensuite, c'était le tour du chef du parti politique Nouvel Élan, Adolphe Muzito. Joseph Kabila a été également saisi mais jusque-là n'a toujours pas répondu. A l’exception de Fayulu, d’autres leaders de l’opposition ont choisi de prendre part aux élections.
Ivan Kasongo