La Commission Électorale Nationale Indépendante a, lors de sa plénière, examiné les différentes préoccupations de l'opposition relatives au processus électoral en cours en République Démocratique du Congo. S'agissant de la demande d’un nouvel audit externe du fichier électoral par un cabinet indépendant, la CENI rappelle que l'audit externe du fichier n'est pas du tout une exigence légale mais plutôt une activité calendaire retenue dans son plan d'actions.
"Au stade actuel des opérations, les préoccupations soulevées par les parties prenantes sont d'ores et déjà rencontrées par l'article 8, alinéas 1, 2, 3 et 4 de la Loi électorale qui dispose que la CENI va donc publier, selon les prescrits de la loi, sur son site internet, la liste des électeurs. A cette occasion, les parties prenantes pourront procéder à tout type d'opérations de contrôle et ou d'audit. L'audit externe du fichier électoral ne constitue pas en soi une exigence légale, et moins encore réglementaire dans le contexte de la RDC. Cet audit est plutôt une activité calendaire qui fait partie des bonnes pratiques reprises dans le Plan Stratégique de la Centrale Electorale en vue de répondre au souci de transparence dans la constitution du fichier électoral et de toutes les autres opérations. C'est de plein gré que la CENI s'y est soumise", s'est-elle justifiée dans un communiqué rendu public ce lundi 10 juillet 2023.
La CENI a promis de publier, selon les prescrits de la loi, sur son site internet, la liste des électeurs. Elle considère illogique de mener un nouvel audit externe du fichier électoral.
"La Plénière a noté qu'hormis la récusation de la composition de la mission d'audit externe, aucun argument sérieux n'est venu contredire les conclusions de cette mission. La Plénière trouve ainsi illogique d'entreprendre un autre audit externe du fichier électoral sans une justification solide. Enfin, diligenter une nouvelle mission d'audit externe du fichier électoral risquerait d'éloigner la CENI de ses priorités courantes et prochaines qui se focalisent sur les étapes devant conduire à l'organisation effective, et dans le délai, des scrutins du 20 décembre 2023", a-t-elle tranché.
La réponse de la CENI intervient trois après la déclaration de l’Union Européenne dans laquelle elle disait: “L'UE prend également note des critiques et des préoccupations exprimées par les partis politiques d'opposition et les organisations de la société civile, auxquelles il convient de répondre de toute urgence”.
L’opposition continue de remettre en cause l’audit externe qu’avaient mené cinq experts recrutés par la CENI. Elle soupçonne l’existence des électeurs fictifs dans le fichier qui favoriseraient la fraude électorale en faveur de l’actuel Chef de l’Etat, candidat à sa succession.
Pour tenter d’apaiser la tension, Denis Kadima avait décidé de rencontrer les leaders de l'opposition pour “explorer des solutions pour un processus électoral plus inclusif”. Il avait reçu Martin Fayulu, Matata Ponyo, Delly Sesanga et Dieudonné Bolengetenge représentant Moïse Katumbi. Ensuite, c'était le tour du chef du parti politique Nouvel Élan, Adolphe Muzito. Joseph Kabila a été également saisi mais jusque-là n'a toujours pas répondu.
Pendant ce temps, le train électoral ne s’arrête pas malgré les risques sécuritaires et financiers évoqués par la centrale électorale. Les Bureaux de réception et de traitement des candidatures (BRTC) ouverts le 26 juin dernier continuent de recevoir les dossiers de candidature pour la députation nationale. Après cette étape, il y aura réception des candidatures des députés provinciaux jusqu'à l'élection présidentielle.
Clément MUAMBA