Processus électoral en RDC : « l’insuffisance dans le traitement des aspects sécuritaires a un seul et même résultat, le K.O » 

Photo/ Actualité.cd
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Le forum national des parties prenantes au processus électoral s’est poursuivi ce mercredi 5 juillet au chapiteau du Pullman hôtel de Kinshasa.  Pour cette deuxième journée d’échanges, trois autres panels ont été organisés, mais introduits par une communication d’Emmanuel Kabengele, coordonnateur du Réseau pour la réforme du secteur de sécurité et de justice (RRSSJ). Son exposé a porté sur « l’incidence de l’insécurité sur le processus électoral ».

Dans son exposé, cet expert des questions sécuritaires a indiqué que  « la grande incidence de l’insécurité sur le processus électoral en cours reste le caractère non apaisé des élections ». Pour Emmanuel Kabengele, « le défi le plus important de tout le processus est la sécurité car l’insuffisance dans le traitement des aspects sécuritaires a un seul et même résultat, le K.O ». Il a, pour ce faire, plaidé en faveur de la prise en compte des aspects sécuritaires des élections dans la budgétisation du processus. Son constat est que les aspects sécuritaires constituent le cadet de souci du budget des élections alors que, souligne-t-il, il est possible de prévenir les risques d’insécurité au lieu de les subir.

Panel 4

« Elections et sécurité en RDC » était le thème du premier panel modéré par Fred Bauma, directeur exécutif d’Ebuteli. Trois (3) intervenants ont pris la parole. Il s’agit du Général Dieudonné Kithumaini, coordonnateur du groupe technique pour la sécurisation du processus électoral, de Julienne Lusenge, coordonnatrice de Solidarité féminine pour la paix et le développement Intégral (SOFEPADI) ainsi que le député national Juvénal Munobo, membre de la commission défense et sécurité de l’Assemblée nationale.

Ce dernier a, entre autres, insisté sur la nécessité de mettre sur pied un plan de sécurisation des élections que doit présenter le gouvernement, à travers le ministère de l’intérieur, afin de minimiser certains risques. Il a aussi proposé la mise en place d’un système d’alerte précoce de tous les cas d’incidents au niveau de bureau de vote, lequel mettrait en branle les agents électoraux, les médias, la société civile pour un partage rapide des informations.

Le général Dieudonné Kithumaini, de son côté, est revenu sur ce qui est fait pour garantir la sécurité du processus électoral dans un contexte actuel marqué par la violence. Il indique qu’une série de sont organisées autour du ministre de l’intérieur.

Madame Julienne Lusenge s’est beaucoup plus appesantie sur les conséquences de l’insécurité dans la participation massive et correcte des populations dans l’est du pays notamment des femmes ou des personnes vivant avec handicap.

Panel 5

Cet autre panel a eu pour thème « désinformation et discours de haine dans le contexte des élections ». La question principale de ce panel consistait à savoir comment lutter contre les discours de haine et la désinformation durant le processus électoral en cours. Le panel a eu trois intervenants qui se sont étalés sur la question : Ange Kasongo, journaliste et responsable du site Balobaki check qui lutte contre les Fake news ; Jacques Matand, journaliste et responsable du site Sahuti Africa ainsi que Francesca Bomboko, directrice de BERCI, un bureau d’études spécialisé dans le sondage d’opinion et dans les études liées au développement. La modération a été assurée par Jeannot Matwaki.

Les intervenants ont notamment sensibilisé sur les techniques pour traquer les désinformations. Ils ont également appelé les journalistes à plus de responsabilité durant cette période où « ils sont entendus et attendus ».

Panel 6

Le sixième et dernier panel, facilité par Germain Kuna, a été consacré au ministère de l’intérieur. Il a tourné autour de la gestion des partis politiques dans le cadre des élections. Parmi les intervenants, il y avait Gilbert Mbuyamba, conseiller auprès du ministre de l’intérieur, chargé des partis politiques.

Rappelons que le forum des parties prenantes au processus électoral a pour objectif de renforcer la confiance entre les acteurs impliqués dans le processus électoral en cours en RDC. Les principaux acteurs du processus électoral qui prennent part à ce forum sont notamment la CENI, représentée par le directeur de cabinet du président de cette institution, Dieudonné Tshiyoyo, les principaux partis politiques dont le PPRD, le Nouvel Elan, l’ECiDé, l’AFDC, le PALU, etc., les ministères clés impliqués, les juridictions à compétences électorales, la société civile dans toute sa diversité notamment électorale, les organismes internationaux ou encore les confessions religieuses engagées dans les élections.

Il est organisé par l’Institut Républicain International (IRI) ainsi que plusieurs autres organismes internationaux dont l’Institut national Démocratique (NDI), Internews, Open Society Africa, le Centre Carter et le PNUD. Débuté mardi, sa clôture intervient ce jeudi 6 juillet avec notamment au menu une communication de la CENI qui sera suivie d’un débat sous le thème « Elections du 20 décembre 2023 : état d’avancement et prochaines étapes vers des consultations électorales libres, équitables et transparentes ».

Retour en vidéo sur la 2e journée du Forum

Japhet Toko