RDC:  Kananga, ville aux espoirs déçus attend Félix Tshisekedi ce vendredi 

Siège de l'UDPS à Kananga
Siège de l'UDPS à Kananga

Le président de la République, Félix Tshisekedi est annoncé pour ce vendredi 23 juin à Kananga. C'est le gouverneur du Kasaï Central, John Kabeya Shikayi qui l'a annoncé en personne.

C'est pour la troisième fois que Félix Tshisekedi va fouler le sol du Kasaï Central depuis qu'il est à la tête du pays. Dans l'opinion publique à Kananga, l'annonce de l'arrivée du président Tshisekedi ne semble pas soulever des masses comme lors de ses deux précédentes visites.

Un journaliste ressortissant du Kasaï Central exprime ce qu'il ressent sur sa page Facebook :

"Je voudrais savoir : Qu'est-ce qu'il vient encore faire à Kananga ? Il amène quelle autre promesse ? Il vient lancer officiellement quel autre projet ?", s'interroge ce journaliste qui fait un constat :

"Pourtant les premiers projets barrage Katende, route Kalamba Mbuji et autres sont au point mort". Et de conclure : "Je ne voudrais pas parler de la poudre aux yeux, à ciel ouvert".

Le sentiment exprimé par ce journaliste résume en gros, la perception de plusieurs Kasaiens des dividendes qu'ils attendaient à la suite de l'accession de Félix Tshisekedi au pouvoir et de ce qu'il en est à la veille de la fin de son quinquennat.

Irez-vous accueillir le président de la République demain à l'aéroport ? La question qu'ACTUALITE.CD a posée à plusieurs habitants de Kananga.

Marthe K. gérante d'un hôtel ne voit pas l'importance de se déplacer : "Je vais m'occuper de mes affaires. Les temps sont durs. Au lieu de passer toute une journée à l'aéroport pour accueillir le Président, je préfère nettoyer les chambres de mon hôtel".

Fabrice L, changeur des monnaies communément justifie son refus d'aller à l'aéroport par la surchauffe du marché de change : 

"La situation de la monnaie locale à l'accession du président au pouvoir s'est davantage détériorée ruinant toutes mes économies. S'il faut accueillir le président de la République, qu'on me laisse lui traduire en face la misère de la population au lieu de le berner avec des applaudissements hypocrites".

Le plus dur de tous est un membre de la société civile locale qui fait un réquisitoire sévère des gains que le Kasaï Central a tirés du pouvoir de Félix Tshisekedi :

"Nous attendions la centrale hydroélectrique de Katende, rien ! La route Kananga-Kalamba Mbuji, rien ! La voirie urbaine, zéro. Nous n'avons aucune raison d'aller accueillir le président si ce n'est lui exprimer notre mécontentement par le refus d'aller à l'aéroport", fait observer notre interlocuteur qui dit ne pas comprendre l'empressement des autorités à remblayer les trous qui jonchent la route de l'aéroport avec de la terre rouge.

Pendant ce temps au Kasaï Oriental, les membres de l'Udps ont projeté une manifestation de colère pour contraindre, comme ils le disent, le gouverneur Udps Kabeya Matshi Abidi à la démission car accusé de mégestion et d'incompétence.

Dans le camp des irréductibles partisans du président Tshisekedi à Kananga, rien n'est laissé au hasard. Des engins de la société Safrimex et Toha investment font tourner leurs moteurs 24 heures sur 24 heures depuis l'annonce de l'arrivée du président Tshisekedi dans le but de colmater les brèches de la voirie urbaine de Kananga. Les partis politiques de l'Union sacrée ne lésinent pas sur la mobilisation et espèrent une véritable démonstration des forces.

Pour rappel et selon la communication du gouverneur de province, le président Félix Tshisekedi arrive à Kananga pour donner le coup d'envoi du projet d'urgence pour la résilience urbaine de Kananga destiné à lutter contre les érosions au chef-lieu du Kasaï Central. Ce projet est financé à hauteur de 100 millions de dollars américains par la Banque mondiale.

Sosthène Kambidi à Kananga