Museveni déterminé à en finir avec les ADF: troupes maintenues à Mwalika, renforts annoncés à la frontière 

Félix Tshisekedi et Yoweri Museveni à la frontière entre la RDC et l’Ouganda le 16 juin 2021
Félix Tshisekedi et Yoweri Museveni à la frontière entre la RDC et l’Ouganda le 16 juin 2021

L’Ouganda est toujours sous le choc après l’attaque attribuée aux combattants de l’ADF du 16 juin 2023. Elle a visé l'école secondaire Mpondwe/Lubiriha dans le conseil municipal de Nyabugando, sous-comté de Karambi, dans le district de Kasese. 42 personnes ont perdu la vie dans cette incursion menée par au moins cinq miliciens, selon l’Armée ougandaise, qui ont incendié l’école et emporté la nourriture.

Dans un message adressé à la population, le président Ougandais Yoweri Kaguta Museveni a fait le point.

« Avant l'opération Shujja, toute la région à l'ouest et au sud de la montagne Rwenzori, du côté du Congo, était contrôlée par les ADF, plus ou moins, malgré quelques camps des armées pro-gouvernementales. Ils exploitaient les mines de la région, récoltaient le cacao du peuple et le vendaient comme le leur, percevaient des taxes, etc. Dans leur ignorance, ils pensaient également que les forêts de la région les protégeaient. Cependant, grâce à la technologie moderne, les armées gouvernementales, de jour comme de nuit, peuvent les voir d'en haut, où qu'ils essaient de se cacher, et plus la forêt est éloignée, mieux c’est. De jour comme de nuit, nous effectuions des tirs d'artillerie à longue distance sur les terroristes sans méfiance ou les attaquions avec des chasseurs bombardiers à grande vitesse depuis Entebbe. C'était dévastateur ». 

Le Chef de l’Etat ougandais s’est réjoui de l’action de son armée en collaboration avec les FARDC: « Dans l'immense zone située à l'ouest du Rwenzori, les terroristes se sont enfuis au-delà de la route Beni-Eringeti-Komanda-Bunia ; et les terroristes ne peuvent plus se concentrer en grands groupes. Il est plus sûr pour eux de se diviser en petits groupes qui, espèrent-ils, ne seront pas vus par nos yeux ».

Ces opérations conjointes FARDC-UPDF contre les rebelles ADF, dénommées Shujja, lancées depuis novembre 2021 a non seulement déstructuré ce mouvement et les a obligé à des actes de représailles.

« C'est ainsi que leurs plans désespérés, futiles, criminels et terroristes entrent en jeu. Ils commencent à imaginer que s'ils fuient le Congo, entrent en Ouganda, tuent des gens qui ne sont pas armés (cibles faciles), cette action nous obligerait à rappeler notre armée du Congo pour défendre les villages ougandais, ce qui les sauverait des pertes qu'ils subissent actuellement. C'est ce qu'ils ont tenté le 13 décembre 2022, lorsque 51 d'entre eux sont entrés dans Ntoroko avec le même plan que celui de Nyabugaando hier soir - tuer des gens, etc. », a expliqué Yoweri Kaguta Museveni.

Face à cette nouvelle configuration, l’armée ougandaise dit s’être adaptée:« L'UPDF s'était initialement concentrée sur les groupes les plus importants, à l'ouest du Rwenzori. Après avoir vaincu les grands groupes, ils ont récemment commencé à chasser les petits groupes au sud de la montagne Rwenzori, au sud de la route Kasindi-Beni, dans la vallée de Mwalika, autour du parc national de Biruunga au Congo, en face du lac Edward (Rutshuru, Butuumbi) ». 

Dans sa communication, il a également rappelé l’urgence de se rassurer que tout le dispositif fonctionne du système d’alerte communautaire aux moyens technologiques de combat. 

« Nous envoyons maintenant plus de troupes dans la zone située au sud des montagnes Rwenzori et nous éliminons toutes les lacunes. Une alarme a-t-elle été déclenchée et par qui ? Comment les agents de sécurité des environs ont-ils réagi ? Pourquoi notre peuple du côté du Congo n'a-t-il pas eu d'informations sur ce groupe dissident, etc. »

Il a rassuré les peuples de deux pays sur la détermination qui a la sienne: « Quoi qu'il en soit, nos forces ne vont pas être retirées de la vallée de la Mwalika où elles chassent l'Arabe Abua-Kasi, qui a remplacé le Mulaalo tué, et où elles chassent Amigo. Leur action, désespérée, lâche et terroriste, ne les sauvera donc pas. Nous apportons de nouvelles forces du côté de l'Ouganda tout en poursuivant la chasse du côté du Congo ».

Et d’ajouter:

« Maintenant que le gouvernement congolais nous a permis d'opérer également du côté congolais, nous n'avons plus d'excuse pour ne pas chasser les terroristes de l'ADF jusqu'à l'extinction.