RDC: comme l’avait fait Peter Kazadi, Félix Tshisekedi charge l’opposition et l’accuse de vouloir empêcher la tenue des élections

Martin Fayulu, Moise Katumbi, Matata Ponyo et Delly Sesanga
Martin Fayulu, Moise Katumbi, Matata Ponyo et Delly Sesanga

Félix Tshisekedi a réitéré la volonté de son gouvernement de tenir des élections dans le délai constitutionnel, c'est-à-dire en décembre de l'année en cours. Devant la Communauté Congolaise vivant en Chine, le chef de l’Etat a déploré l'attitude de l’opposition, qui d'après lui, veut créer des foyers de tension à Kinshasa susceptible d'empêcher l'organisation du scrutin.

« Elle ne sait finalement pas ce qu'elle veut parce qu'elle a dénoncé des choses, elle a dénoncé la Commission Électorale Nationale Indépendante, la Cour Constitutionnelle mais finalement ces mêmes opposants ont rejoint ce même processus. Cela me rappelle un peu 2018 lorsque les mêmes là étaient en train de dire on ne veut pas des machines à voter et à une semaine des élections on accepte la machine à voter c'est la même chose, on dénonce mais le lendemain on va s'enrôler, on prend la carte d'électeur on ne sait pas ce qu'on veut », a déploré Félix Tshisekedi dans son intervention ce jeudi 25 mai 2023

Et de poursuivre :

« Ça rejoint les mêmes velléités de cet horrible voisin qui veut déstabiliser la République Démocratique du Congo à l'Est et maintenant emmener le foyer de tension au cœur de Kinshasa tout en comptant aussi sur une ébullition du côté du Katanga. Nous sommes au courant de tout ça. Nous allons nous défendre bec et ongle. Nous ne perdrons pas cette bataille, les élections auront bel et bien lieu à la date prévue dans le calendrier et personne ne nous empêchera de le faire ».

Le vice-premier ministre chargé de l’Intérieur, Peter Kazadi, avait quasiment dit la même chose la veille: « Ce qui se passe dans le Grand Katanga, il y a des gens qui organisent des actions terroristes pour tuer la population. Ils mettent leurs victimes dans des sacs et les jettent dans les quartiers populaires afin de provoquer la psychose au sein de la population. Ils ont décidé cette fois-ci d’emmener la même pratique à Kinshasa à travers l’organisation de manifestations non autorisées ».

Ce processus électoral tel que mené par la Centrale électorale dirigée par Dénis Kadima Kazadi est contesté par une partie de la classe politique congolaise. Augustin Matata Ponyo, Martin Fayulu Madidi, Moise Katumbi Chapwe et Delly Sesanga Hipungu Dja Kaseng Kapitu, étaient en sit-in à quelques mètres du siège de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) pour dénoncer ce qu'ils qualifient de processus électoral chaotique en vue d'assurer la réélection de Félix Tshisekedi au-delà de décembre 2023.

Ils avaient prévu de manifester devant le quartier général de la centrale électorale, mais ils en ont été empêchés par la Police nationale congolaise (PNC) qui a érigé un périmètre de sécurité impressionnant dans cette zone. La veille, Peter Kazadi Kankonde, vice-Premier ministre et ministre de l'Intérieur, de la Sécurité et des Affaires coutumières, avait affirmé que son gouvernement ne reculera pas devant « le chantage » de l’opposition. 

Pendant ce temps, le fichier électoral de la CENI est déclaré déjà fiable et a précédé le dépôt de l'avant projet de loi sur la répartition des sièges. La centrale électorale attend convoquer le 25 juin prochain l'électorat pour les élections législatives nationales.

Clément Muamba