Nord-Kivu: les combats entre deux groupes armés provoquent les déplacements massifs des populations dans plusieurs villages de Masisi

milicien avec Armes
Illustration/Ph. ACTUALITE.CD

Les affrontements entre les groupes armés Nyantura et ceux de l’alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS), se sont poursuivis ce mardi 23 mai dans certains villages du groupement Nyamaboko 1er, dans le territoire de Masisi. Il s’agit, par exemple, des villages Kazinga, Makondero, Kabingu, Katsihiro et Bitoyi. Ce mercredi matin, des sources dans la région parlent d'un calme apparent qui s'observe sur le terrain. 

Débutés depuis le 19 mai dernier, ces affrontements provoquent des déplacements massifs des habitants des villages précités. Selon le député provincial, Alexis Bahunga, qui alerte, ces groupes armés se disputent le contrôle de plusieurs villages du groupement Nyamaboko 1er en vue d'y percevoir des taxes et imposer leurs lois. 

« Ces protagonistes seraient en train de se disputer le contrôle de certaines entités. Des sources locales font état des incendies des maisons mais aussi des déplacements des populations vers des agglomérations un peu sécurisées. Je demande au gouverneur de province de pouvoir envoyer une unité spéciale des FARDC dans la zone pour sécuriser nos populations et mettre un terme à ce cycle des violences», a indiqué Alexis Bahunga, député provincial, élu du territoire de Masisi. 

L’armée ne s'est pas encore prononcée au sujet de ces nouveaux affrontements entre deux groupes armés locaux. 

Les combats entre les groupes armés Nyantura et APCLS inquiètent également la société civile de Masisi.  Son président, David Mwisha Kasiwa, appelle les autorités de l'état de siège à restaurer l'autorité de l'état dans des villages situés à seulement 15 Km du chef lieu du territoire de Masisi. 

« C'est la énième fois que ces deux groupes armés se battent. Ils ont pour objectif, le contrôle d'entités où ils doivent ériger des barrières pour percevoir des taxes illégales, notamment à Mwenda, Kazinga et ailleurs. Il faut signaler des pillages systématiques des biens de la population. Une population déjà victime de la guerre du M23 est victime d'une guerre entre les enfants du terroir », a dit David Mwisha Kasiwa, président de la société civile de Masisi. 

Avec la verdure coiffée sur plusieurs collines, considérée d’ailleurs comme la Suisse de la RDC, le territoire de Masisi est confronté à plusieurs formes d’insécurité persistante. Au-delà de la menace du M23, dont d'ailleurs plusieurs éléments se déguisent en civils et se camouflent parmi la population dans plusieurs agglomérations, cette entité enregistre également un grand nombre d'ex combattants issus des groupes armés qui étaient cantonnés dans le camp de Mubambiro, dans le cadre du PDDRC-S mais vite relâchés suite à l'avancée des rebelles du M23 près de Sake, à 27 Km, à l'Ouest de Goma. Ces combattants sont visibles sur plusieurs axes dans le Masisi, ceux qu'on appelle les Wazalendu (Patriotes) qui se considèrent comme des réservistes de l’armée. 

Jonathan Kombi, à Goma