Le gouvernement de la République Démocratique du Congo est appelé à redoubler d'efforts pour garantir la paix et la stabilité sur toute l'étendue du territoire national. Cet appel est du Président, Félix Tshisekedi, lors de sa communication à la 99e réunion du conseil des ministres. En sa qualité de Commandant Suprême, il a encouragé les Forces Armées de de la République Démocratique du Congo à tenir bon dans le cadre de ses missions régaliennes.
« Le Président de la République a réitéré ses encouragements à nos Forces de Défense et de Sécurité et a appelé le gouvernement à travers le premier ministre à redoubler d'efforts dans l'atteinte de notre objectif commun de recouvrer la paix, la sécurité et la stabilité sur l'ensemble du territoire national en général et dans sa partie orientale en particulier », a-t-il lancé dans le compte rendu lu vendredi 19 mai 2023 par le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya.
Cette recommandation fait suite à la restitution au conseil de ses récents déplacements dans le cadre de la recherche du retour de la paix dans l'Est de la République Démocratique du Congo. Sur invitation respectivement du Président du Burundi Evariste Ndayishimiye, du Président de la Namibie Hage Geingob, il a pris part à deux sommets importants : tout d'abord le 6 mai 2023 à Bujumbura où dans le cadre de la 11e réunion du haut niveau du Mécanisme Régional de Suivi de l'accord cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République Démocratique du Congo et la région plus connu sous la dénomination de l'accord cadre d'Addis Abeba.
« Et avant de passer le témoin de la présidence dudit mécanisme à son homologue du Burundi, il a de nouveau plaidé pour la revitalisation dudit accord aujourd'hui en souffrance la faute au manquement répété de certains pays dont le Rwanda aux obligations pourtant consacrées pour lesquels les pays de la région des Grands Lacs ont agréé depuis février 2013 », rappelle Félix Tshisekedi dans le compte rendu de la réunion.
À ce propos, il a rappelé et fermement condamné l'agression dont fait l'objet notre pays de la part du Rwanda sous couvert du mouvement terroriste M23, ceci en totale violation des engagements 2 et 3 de l'accord cadre portant respectivement sur la non assistance aux groupes armés et sur le respect de la souveraineté des États de la région des Grands Lacs. Le sommet a entre autres condamné l'occupation des territoires par le M23 et demandé au comité d'appui technique de l'accord cadre d'Addis Abeba de procéder à une évaluation Indépendant dudit accord en vue de la validation de la feuille de route pour sa revitalisation prévue à la prochaine réunion de haut niveau du mécanisme régional de suivi.
À la suite de Bujumbura, il s'est rendu du 7 au 9 mai 2023 à Windoeck, Capitale de la République de Namibie ou en sa double qualité de président de la République Démocratique du Congo et président en exercice de la SADC, il a assisté à la réunion extraordinaire de la Troïka du sommet de l'organe plus la Troïka de la SADC et les pays contributeurs des troupes à la Brigade d'intervention de la Monusco sur la situation sécuritaire en République Démocratique du Congo.
« Outre la ferme condamnation du M23 et du soutien qui leur est apporté par les agresseurs étrangers, les Chefs d'États présents ont approuvé l'adoption par la SADC du plan d'action visant le déploiement dans notre pays d'une Brigade plus dans le cadre de sa force en attente pour appuyer nos vaillantes FARDC dans le combat les opposant aux agresseurs et ennemis de notre pays », ajoute le compte rendu de la réunion.
La situation sécuritaire dans la partie Est de la RDC peine à s'améliorer. La force régionale EACRF, créée en 2022 pour arrêter l'avancée du groupe armé M23, a récupéré, depuis décembre, certains des bastions de la rébellion. Mais, sur le terrain, les rebelles sont toujours là. Depuis fin décembre 2022, la force régionale a cependant régulièrement affirmé avoir remplacé les rebelles dans cette zone.
La RDC attend de la force régionale, pour le temps qui lui reste, l’application du mandat offensif tel que défini par les différents accords signés en Angola et au Kenya: « Nous attendons du côté de la force régionale une autre tonalité, surtout une autre action sur le terrain. A défaut, ça ne sert à rien », expliquait le 13 mai dernier, Christophe Lutundula Apala, Vice-Premier Ministre, Ministre des Affaires Étrangères, et francophonie.
En clair, Kinshasa ne supporte pas le fait que dans certaines zones, le M23 cohabite avec la force régionale. Les autorités congolaises dénoncent aussi les propos tenus par les officiels des pays contributeurs en troupes sur leur interprétation du mandat.
Face à cette situation où les initiatives diplomatiques régionales à travers l'EAC peinent à donner des résultats sur terrain, Kinshasa s'est résolu de se tourner une fois de plus vers la SADC.
Clément MUAMBA