Nord-Kivu : la situation sécuritaire demeure préoccupante à Masisi et Rutshuru face au renforcement des dispositifs RDF/M23 en prévision de la reprise des hostilités

Des armes déposées par les miliciens auprès de l'armée au Nord-Kivu
Des armes déposées par les miliciens auprès de l'armée au Nord-Kivu

La situation sécuritaire, dans la province du Nord-Kivu, demeure toujours préoccupante malgré l'accalmie observée ces dernières semaines sur terrain. Ce constat est du VPM, ministre de la Défense nationale et anciens combattants, Jean-Pierre Bemba Gombo, qui a une nouvelle fois fait part au Conseil du renforcement des éléments de la coalition M23/RDF en vue de reprendre avec les hostilités.

« Le VPM, ministre de la Défense nationale et anciens combattants a poursuivi la série d'information au gouvernement. Il est revenu principalement sur la situation sécuritaire dans l'Est de la République Démocratique du Congo, qui reste préoccupante dans les territoires de Masisi et Rutshuru au regard du renforcement des dispositifs RDF/M23 et en prévision de la reprise des hostilités avec les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) », rapporte le compte rendu de la 99e réunion du Conseil des ministres tenue vendredi 19 mai 2023.

La situation sécuritaire dans la partie Est de la RDC peine à s'améliorer. La force régionale EACRF, créée en 2022 pour arrêter l'avancée du groupe armé M23, a récupéré, depuis décembre, certains des bastions de la rébellion. Mais, sur le terrain, les rebelles sont toujours là. Depuis fin décembre 2022, la force régionale a cependant régulièrement affirmé avoir remplacé les rebelles dans cette zone.

La RDC attend de la force régionale, pour le temps qui lui reste, l’application du mandat offensif tel que défini par les différents accords signés en Angola et au Kenya : « Nous attendons du côté de la force régionale une autre tonalité, surtout une autre action sur le terrain. A défaut, ça ne sert à rien », expliquait le 13 mai dernier, Christophe Lutundula Apala, Vice-Premier Ministre, Ministre des Affaires Étrangères, et francophonie.

En clair, Kinshasa ne supporte pas le fait que dans certaines zones, le M23 cohabite avec la force régionale. Les autorités congolaises dénoncent aussi les propos tenus par les officiels des pays contributeurs en troupes sur leur interprétation du mandat.

Face à cette situation où les initiatives diplomatiques régionales à travers l'EAC peinent à donner des résultats sur terrain, Kinshasa s'est résolu de se tourner une fois de plus vers la SADC.

Clément MUAMBA