RDC-Beni: au cinquième jour de grève contre l’insécurité, les activités toujours paralysées, plus de 850 cas de vols, cambriolages et meurtres par balles enregistrés dans la ville depuis janvier

Ville morte à Beni pour protester contre l'insécurité
Ville morte à Beni pour protester contre l'insécurité

Les activités socio-économiques n’ont pas encore repris dans la ville de Beni (Nord-Kivu) à la suite du mot d’ordre de la société civile qui a demandé à la population d’observer à partir du lundi dernier, cinq journées ville morte pour protester contre la flambée de criminalité urbaine.

Ce vendredi, les portes des commerces notamment au centre commercial de Matonge et même celles des écoles sont toujours fermées. Les commerçants qui résistent à l’appel, essaient de servir leurs clients clandestinement sans laisser toutes les portes de leurs boutiques ouvertes. Dans la ville, les moyens de transport dont des taxis-motos sont quasiment rares. Les motocyclistes qui s’efforcent à travailler ne s’identifient pas comme tels. 

La société civile locale qui a initié cette action a indiqué à ACTUALITE.CD avoir notifié plus de 850 cas d’actes de banditisme dont des vols à main armée, cambriolages et meurtres par balles.

Le maire de Beni reconnaît la hausse de criminalité dans sa juridiction. D’après lui, les récentes mesures de grâce présidentielle y sont pour quelque chose.

« Vous savez, il y a pratiquement un ou deux mois qu’il y a eu une grâce présidentielle, beaucoup de gens ont été libérés dans la prison. Parmi les gens qu’on a libérés figurent aussi des criminels. Il y a ceux qui étaient là avec des infractions minimes mais en-dehors de ceux-ci, il y avaient des bandits, des criminels qui se retrouvent encore dans la cité parmi la population. Voilà la cause de l’insécurité qu’on vit en ville », affirme le commissaire supérieur principal Narcisse Muteba, maire de Beni.

C’est donc demain samedi que les activités devraient reprendre dans la ville. La société civile réclame le départ du comité urbain de sécurité qui manifeste « les défaillances », dans la gestion de la ville.

Entre-temps, la police locale a annoncé avoir arrêté une quarantaine de suspects accusés d’être à la base de la criminalité urbaine.

Yassin Kombi