D’une capacité d’accueil d’environ 200 lits, l’hôpital Santé rurale congolaise (SRC) est situé dans le village d’Imbolo, en plein territoire d’Isangi dans la province de la Tshopo. Il appartient à la société Busira Lomami (BLO), filière du Groupe Blatner Elwyn Agri (GBE Agri).
Cet établissement sanitaire s’affirme aujourd’hui comme le principal de la contrée au point de recevoir également les malades issus des villages environnants dans le territoire d’Isangi et ce, grâce à son plateau technique bien garni.
Etant une organisation non gouvernementale de développement (ONGD), l’hôpital SRC Imbolo s’est engagé à contribuer au développement de la RDC à travers cette communauté de la province de la Tshopo.
« Nous sommes ici pour tout faire afin que la population d'Imbolo et ses environs soit en bonne santé et ce n’est que de cette manière qu’elle peut avoir le courage de travailler pour le développement de la RDC. Nous ne sommes pas le seul hôpital ici. Nous sommes entourés des autres hôpitaux de référence (...). Il y a l’hôpital de la zone de santé de Yabaondo situé à 25 kilomètres et l'hôpital général de référence d'Isangi, situé à 25 kilomètres également d'Imbolo », explique le Docteur Franck Tshupa, responsable de l’hôpital.
La SRC Imbolo prend en charge tous les travailleurs de la société BLO pour les cas à la fois des maladies causées par leur travail à la plantation et celles pas directement liées à la société. Elle prend aussi en charge toutes les autres personnes ne travaillant pas dans la société, voire non issues du village d’Imbolo. D’après ce médecin responsable, l’hôpital propose plusieurs services et dispose en même temps des matériels dont il est le seul à avoir sur l’ensemble du territoire d’Isangi.
« Nous avons notre appareil de radiographie qu'on ne retrouve pas dans le territoire d'Isangi. Il n'y a que chez nous qu'on peut trouver l’examen d'échographie et nous avons beaucoup d'autres examens de labo qui peuvent être faits ici. Ce qui fait que même les hôpitaux de référence recourent à nous. En cas de dépassement de notre plateau ici à Imbolo ou dans le territoire d'Isangi, automatiquement le malade est obligé de se déplacer vers Kisangani où il peut trouver les services plus spécialisés que nous », souligne M. Tshupa, précisant que la maladie la plus fréquente de ce milieu reste la malaria.
Parmi les services organisés par la SRC Imbolo, il y a notamment la chirurgie générale, l’accouchement, ou encore la CPN (consultation prénatale). Pour le cas de l’accouchement, le docteur Franck note que l’hôpital reçoit des cas d’accouchements avant l’âge de maturité, soit 13 ans, 14 ans, bref avant 18 ans. « Ce sont des cas qui peuvent conduire à des césariennes étant donné que les enfants sont encore à cet âge », indique-t-il, avant d’ajouter qu’ils reçoivent « une moyenne qui va de 30 à 35 accouchements par mois soit 1 accouchement par jour ».
Quant à la séance de CPN, elle est prévue chaque mois. A en croire le médecin, au cours de cette séance, « nous apprenons aux mamans comment éviter des grossesses non désirées, comment avoir un enfant au moment voulu, comment éviter des grossesses à haut risque, et beaucoup d'autres sujets. Nous leur distribuons des moustiquaires imprégnées d'insecticide à longue durée d'action pour que la femme enceinte et l'enfant qui va naitre puissent se protéger contre la malaria qui est notre fléau de la contrée ».
Témoignages des paysans
L’efficacité ainsi que la contribution de cette formation sanitaire sont aussi reconnues par les paysans.
« Je suis Marie. Je travaillais à la plantation et je suis tombée malade ici. J’avais une perte de sang, je ne cessais de saigner. Mais maintenant je me porte bien, cet hôpital m’a beaucoup aidé », raconte-t-elle.
« L’hôpital ici est très important pour nous du fait qu'il reçoit beaucoup de paysans même ceux qui viennent d'Isangi. C'est l'unique qui est tellement bien équipé », témoigne un autre paysan.
Céline Losale, gardienne à la SRC, d’ajouter : « mon enfant est très bien soigné ici dans cet hôpital. Moi-même, j'ai subi au moins trois interventions chirurgicales ici. J'ai passé 14 jours ici sans manger ni boire et j'ai été très bien pris en charge notamment par ce docteur. Il y a plusieurs malades qui viennent de partout pour se faire soigner ici ». Cependant, elle plaide pour l’ajout des autres appareils médicaux comme celui qui permettra le diagnostic des maladies liées aux yeux.
La SRC a été créée en 1999 et est financée sur fonds propres. Elle a pour devise “un peuple sain et épanoui, c'est un potentiel nécessaire pour le développement d'un pays”. Très engagée en matière de santé rurale, elle est aussi présente dans quatre (4) autres provinces outre la Thsopo. Il s’agit des provinces de l’Equateur, de la Mongala, de la Tshuapa, et du Kongo Central). La SRC dispose au total de 3 hôpitaux généraux de référence ; 7 centres médicaux et 34 centres de santé.
Lucien Adipenza L.