Grands lacs : Tshisekedi évoque la nécessité d’harmoniser l’entraide judiciaire et les demandes d'extradition afin de permettre à la justice régionale d'établir les crimes et juger les coupables

Photo d’illustration
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Ouvert le 2 mai dernier, le 11e sommet du Mécanisme régional de suivi de l’Accord-Cadre d’Addis-Abeba se clôture ce samedi 6 mai 2023 à Bujumbura (Burundi). Ce 11e sommet s'est tenu dans un climat de recherche de la paix et de la sécurité dans l'Est de la République Démocratique du Congo avec en toile de fond la mise en œuvre de l'accord de Nairobi et la feuille de route de Luanda à travers notamment le cantonnement des éléments du M23 et le déploiement des forces régionales de la Communauté de l'Afrique de l'Est.

Dans son discours, Félix Tshisekedi est revenu sur l'importance de la justice dans le règlement des conflits au niveau de la région des grands lacs.

« Pour ce qui est du renforcement de la coopération judiciaire, il vous souviendra qu’en date du 16 Juin 2022, mon pays a abrité à Kinshasa la réunion des Ministres en charge de la Justice des états membres de la CIRGL qui a abouti par la Déclaration de Kinshasa, laquelle a donné des orientations sur les étapes prioritaires à suivre afin d’harmoniser l’entraide judiciaire et les demandes d'extradition en matière pénale. En effet, le peuple Congolais y attache une importance vitale parce qu’il s’agit de son droit de connaitre la vérité et d’obtenir réparation car la justice régionale devra établir les crimes et juger les coupables », a lancé Félix Tshisekedi.

Pour Félix Tshisekedi, son pays n'a pas besoin d'autres choses que la paix pour se pencher à son développement, d'où son appel lancé à l'endroit de différents groupes armés actifs dans l'Est de la RDC.

« Je m’adresse à vous du haut de cette tribune, au nom d’un peuple qui n’aspire qu’à la paix et la sécurité pour lui et pour les autres peuples frères de notre Région. C’est dans cette logique et suivant l’esprit et la lettre de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba que j’avais lancé, dans le cadre du Processus de Nairobi initié sous l’égide de la Communauté d’Afrique de l’Est, un appel à tous mes frères et sœurs congolais constitués en groupes armés à venir sous l'arbre à palabres (pour consultations) afin de définitivement faire taire les armes et donner enfin une chance à notre désir commun de reconstruire notre pays », a-t-il soutenu.

Le 24 février dernier, l’Accord-cadre d’Addis Abeba a totalisé 10 ans depuis sa signature par 11 États et quatre institutions internationales et régionales à savoir les Nations-Unies (ONU), l'Union Africaine (UA), la Conférence Internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et la Communauté de Développement de l'Afrique Australe (SADC). Cet accord porte sur la paix, la sécurité et la coopération en République Démocratique du Congo et dans la région. L’Accord-cadre d’Addis Abeba avait suscité l’espoir de lendemains meilleurs après des décennies de conflits, d’instabilité, d’exploitation et de souffrance dans la partie orientale de la RDC. 

Le 10e anniversaire de cet accord coïncide avec une nouvelle agression de la RDC par son voisin le Rwanda via la rébellion du M23 dans le Nord-Kivu.

Clément MUAMBA