La situation était tendue à la prison centrale de Bukavu la journée de ce mardi 24 avril. De fortes altercations ont eu lieu entre les détenus d’une part entre les détenus, et d’autre part ces derniers avec les forces de défense et de sécurité à l’intérieur de la prison.
"Ce matin, on venait à l'audience et puis on voit qu'il y a du bruit, des chants dans la prison. On ne savait pas de quoi il s'agissait. Après un moment, c'est le jeu des projectils de l’intérieur de la prison vers l'extérieur. Il y a eu des crépitements des balles. On a appris que le kapita de la prison devait quitter parce qu'il a purgé sa peine, qu'il devait laisser un successeur. Et il y a eu mécontentement des personnes qui ne veulent pas un kapita entrant", témoigne un avocat qui se rendait à l’audience à la prison centrale de Bukavu.
Le cadre de concertation de la société civile donne sa version:
"Plusieurs balles ont été tirées, des pierres jetées et gaz lacrymogènes pour remettre de l'ordre. A la base, un incendie s'est produit dans la prison centrale de Bukavu après que le kapita a été appelé à l'auditorat".
Sept détenus dont une femme sont blessés par balles, selon la société civile.
"Bilan provisoire : cellule numéro 13 est complètement touchée. Elle contient 253 détenus, dispensaire calcinée avec tous les médicaments, bureau du directeur de la prison parti en fumée, l'ancien bureau de la greffe civile, laboratoire...Sept personnes blessées graves".
Théo Ngwabidje, gouverneur de la province du Sud-Kivu a confirmé la tension vécue à la prison centrale de Bukavu. Selon lui, elle faisait suite à une décision du conseil de sécurité de faire sortir un ancien prisonnier qui refuse de quitter cet établissement pétentiaire.
" Nous avons été saisis hier qu'il y a un kapita général, un monsieur qui a purgé sa peine mais qui refuse de quitter la prison pour des activités criminelles et hier le conseil de sécurité s'est réuni sous ma présidence, nous avons pris la décision que le monsieur doit quitter la prison. C'est ainsi qu'aujourd'hui on est parti le faire sortir et lui a fait ses agitations pour faire les émeutes à la prison mais les forces de sécurité ont maîtrisé la situation. Il a instrumentalisé quelques personnes pour brûler un pavillon à l'intérieur. Le feu a été maîtrisé", a précisé Ngwabidje à nos confrères de la Radio Okapi.
La Monusco et d'autres services de sécurité dont la police et l'armée y ont été déployés pour remettre de l'ordre en attendant un bilan officiel.
Justin Mwamba