Kinshasa - Salubrité médiatique : plusieurs mesures préconisées dont la déconnexion d'éditeurs des programmes non en règle après une dernière période probatoire de 15 jours, dès ce lundi

Patrick Muyaya, ministre de la communication et médias, porte-parole du gouvernement a présenté au conseil vendredi 21 avril, les grandes lignes de l'évolution du processus vers la salubrité médiatique et mis en exergue les défis à relever au regard des résolutions des états généraux de la communication et médias.

D'après le compte rendu de la 95e réunion du conseil des ministres, il a indiqué que la promulgation de la nouvelle loi sur la presse est une avancée majeure pour laquelle tous les acteurs de ce secteur ont remercié le Président de la République et ont aussi salué l'accompagnement du gouvernement. 

« Ce cadre légal adapté à l'environnement et aux défis actuels de l'exercice de la liberté de la presse est une véritable fondation qui vient d'être posée dans le paysage médiatique congolais », renseigne le compte rendu de la réunion.

À l'en croire, la première phase de contrôle de conformité administrative et documentaire, des éditeurs des programmes et des sociétés de télédistribution, amorcées en décembre 2021 pour la ville de Kinshasa, a été bouclée. 

« La commission permanente instituée par arrêté ministériel depuis janvier 2021 a rendu les conclusions de ces travaux qui se présentent sommairement comme suit : sur 98 éditeurs des programmes ou chaînes de télévision présents sur le bouquet public seuls 64 ont satisfait aux exigences requises en la matière soit 66%. Sur les 111 éditeurs des programmes présents sur les différents bouquets privés seuls 20 ont satisfait aux exigences requises à la matière soit 20%. Sur les 11 sociétés de télédistributions, aucune ne satisfait totalement aux exigences administratives et techniques requises et 10 chaînes de télévision émettent encore en analogique », explique le compte rendu.

Une série de moratoires a été accordés depuis le 21 juillet 2022 et plusieurs fois renouvelés afin de permettre aux impétrants de régulariser leur situation respective. Neuf (9) mois plus tard, le ministère se trouvait dans l'obligation de solliciter la prise d'actes par le Conseil des ministres afin de prendre des mesures ci-après:

  • La déconnexion d'éditeurs des programmes non en règle après une dernière période probatoire des 15 jours, partant de ce lundi 24 avril 2023 et la connexion de ceux qui les sont ;
  • La déconnexion de ceux qui émettent encore en analogique après une dernière période probatoire de 15 jours, partant de ce lundi 24 avril 2023 ;
  • La récupération desdites fréquences par le ministère des PTNTIC vise leur utilisation dans le cadre d'autres applications ;
  • L’extension de ce contrôle administratif et technique dans une seconde phase aux différentes radios et autres catégories des médias.

La mise en place de ces mesures et de nouveaux textes dans ce secteur fait suite aux recommandations des travaux des états généraux de la communication et des médias qui avaient eu pour thème : « les médias congolais : quelles perspectives à l’ère du numérique face aux défis du développement durable ? »

Il a été question, au cours de ces travaux, de dégager des propositions des réformes pertinentes touchant au régime juridique des médias en général et de la presse en ligne en particulier, au statut du journaliste, à la dépénalisation des délits de presse qui pourra être précédée d’un moratoire dont les modalités d’encadrement feront l’objet d’une concertation entre le gouvernement et les organisations professionnelles, à la modernisation des médias publics, et aux défis de la presse congolaise. Au total, 80 résolutions et recommandations ont été adoptées à l'unanimité par la plénière. C'est ce qu'a fait savoir le rapporteur général de ces travaux, Oboul Okwess.

Clément MUAMBA