Environnement : l’incinération ou l’enfouissement des mèches comme mode de gestion de déchet présente un danger (expert)

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Dans une interview accordée à ACTUALITE.CD, Bienvenu BilaBila Musasa, environnementaliste, chargé de la sauvegarde environnementale et sociale du projet d’appui au développement intégré de l’économie rurale (PROADER), alerte sur l’incinération ou l’enfouissement des mèches synthétiques utilisées par les femmes.

A l’en croire, l’incinération (brûler) et l’enfouissement (enterrer) sont généralement les deux modes de gestion de mèches considérées comme déchets après usage. Mais malheureusement, soutient-il, ce ne sont pas des modes écologiques. Ils ont, en revanche, plusieurs effets néfastes sur l’environnement.

«  Nous devons faire la typologie des déchets. Ils sont catégorisés selon leur nature. Nous avons les déchets biodégradables et non biodégradables. Les mèches sont classées parmi les déchets non biodégradables (non organiques) parce que, dans sa fabrication, on retrouve les éléments des hydrocarbures comme dans les plastiques. Or dans la gestion, si on enfouit les plastiques dans le sol, la même chose pour les mèches synthétiques, quatre siècles ou plus, vous les trouverez dans le sol (…). L’agriculture, par exemple, devient beaucoup plus difficile si l’on veut exploiter cette partie puisque ça modifie la texture du sol », explique M. BilaBila.

Et d’ajouter :

« Quand vous incinérez, comme dans sa transformation il y a la présence des hydrocarbures comme dans d’autres déchets plastiques c’est-à-dire que dans la fumée il y a aussi la présence des substances qui intoxiquent l’atmosphère et ceux qui sont exposés attrapent des maladies pulmonaires par exemple (…) ».

Quel mode approprié adopté ?

Bienvenu BilaBila Musasa appelle l’Etat congolais à réunir, autour d’une même table, les scientifiques pour réfléchir sur le vrai mode de gestion en vue d’éviter les conséquences de pollutions sur l’environnement. « Comme on utilise, dans sa fabrication, les hydrocarbures, qui les rendent persistantes, les scientifiques peuvent réfléchir à comment les ramener comme un déchet organique (biodégradable) tout en restant mèches », a-t-il proposé.

Il faut souligner que plusieurs spécialistes s’accordent à dire que les déchets des mèches et ceux de plastiques constituent 17% de toutes les ordures ménagères produites à travers la ville-province de Kinshasa.

Ci-dessous, l’intégralité de l’intervention de Bienvenu BilaBila

Olivier Nzalalemba