RDC: après le chef ADF Fezza Mulalo, son bras droit Seka wa Nkaba tué dans des combats avec la coalition FARDC-UPDF

Photo ACTUALITE.CD.

En République démocratique du Congo (RDC), l’armée annonce la mort de Seka wa Nkaba, figure importante de la rébellion ougandaise ADF, présenté comme adjoint du feu Fezza Mulalo, troisième personnalité de cette rébellion également tué fin février dernier. Comme Fezza Mulalo, Seka wa Nkaba a également été tué, d’après l’armée, dans des combats avec les éléments de coalition des armées congolaise et ougandaise dans la vallée de Mwalika, dans le secteur de Rwenzori (Nord-Kivu).

Dans une communication partagée à la presse ce jeudi 30 mars, le porte-parole des opérations conjointes impliquant les armées congolaise et ougandaise, precise que le combattant ADF Seka wa Nkaba, l’un des leaders de ce mouvement terroriste de nationalité ougandaise a été tué au cours d’une «opération spéciale exécutée hier mercredi 29 mars» par les deux armées dans la localité de Karuhamba, près de la rivière Semuliki.

Seka wa Nkaba était chargé de la formation des combattants ADF dans la vallée de Mwalika. A la mort de son chef Fezza Mulalo, il a pris la commande des troupes déployées dans Bashu, chefferie voisine de Rwenzori, révèle à ACTUALITÉ.CD le colonel Mak Hazukay, porte-parole de la coalition FARDC-UPDF.

«Après la mort de Mulalo, c’est lui qui commanditait les représailles contre la population dans les Bashu », note le colonel M. Hazukay.

Pour rappel, Feza Mulalo alias Seguja, troisième personnalité de la rébellion ougandaise ADF était annoncé pour mort samedi 11 mars. D’après l’armée congolaise, il était tué lui aussi, lors des affrontements vécus du 27 au 28 février dernier dans la vallée de Mwalika. Après sa mort, des attaques contre la population se sont multipliées dans le groupement Buliki et dans une partie de la chefferie des Bashu faisant plus de 70 morts dont au moins 40 victimes à Mukondi et Mausa, 19 morts à Kirindera et 17 à Mabuku. Ces tueries étaient considérées par l’armée comme des actes de « représailles ».

Ces deux combattants ne sont pas les premiers leaders du mouvement d’être donné pour mort. Avant eux, des sources non recoupées ont fait écho de la mort d’Amigo Kibirije. D’autres leaders du mouvement ont également été donnés pour morts. C’est le cas de Kayiira Mohamed, tué en février 2018 dans la vallée de Mapobu lors des affrontements avec les FARDC. Deux ans plutôt, Rashid Hood Lukwago, commandant général des ADF, avait été tué en 2016 au cours d’une opération de l’armée congolaise à Kimbau dans le territoire de Beni. Cela, une année seulement après la mort d’un autre chef ADF Kasada Karume, tué en avril 2015 lors d’une attaque d’un camp rebelle à une centaine de kilomètres de Beni, mais aussi Richard Mugisha, donné pour mort sans confirmation, moins encore un détail.

Pour l’instant, les captures et neutralisations des chefs ADF annoncées ce dernier temps ne permettent pas de présenter le mouvement comme étant affaibli. Car à la disparition d’un leader, la rébellion toute aussi discrète se réorganise et résiste. 

Replié sur le territoire congolais en 1995, l’ADF affilié à l’Etat islamique allonge la liste des groupes rebelles écumant l’Est du Congo. La rébellion est active à Beni ainsi qu’à Mambasa et Irumu (Ituri), où ses militants continuent à commettre des meurtres, enlèvements, incendies des maisons, pillages et enrôlement d’enfants soldats.

Yassin Kombi et Claude Sengenya