RDC-M23: "La Monusco n'est pas là pour faire la guerre, ça doit être très clair”, le Conseil de sécurité responsabilise les FARDC 

Les casques bleus de la MONUSCO. Ph. ACTUALITE.CD
Les casques bleus de la MONUSCO. Ph. ACTUALITE.CD

La délégation du Conseil de Sécurité des Nations-Unies a bouclé sa mission en République Démocratique du Congo. L'objectif principal de cette mission était d'évaluer la situation sécuritaire en RDC et la mise en œuvre du mandat de la Monusco conformément à la résolution 2666 (2022) du Conseil de Sécurité de l'ONU. A propos de la Monusco, le Conseil de sécurité a rappelé qu’elle n’est pas une opération de guerre, alors que plusieurs congolais déplorent sa passivité dans l’Est du pays où les groupes armés dont le M23 sèment les violences. 

"La situation dans l'Est est connue, on a le M23 qui progresse, qui a progressé notamment depuis la fin de l'année dernière, il occupe maintenant une portion assez importante au nord de Goma. Il y a d'autres groupes aussi les ADF, CODECO et plein d'autres groupes. Et donc on est confronté à une situation grave sur le plan sécuritaire et des perspectives qui peuvent être encore plus graves. Dans ce contexte, je voudrais juste rappeler que la Monusco est une opération de maintien de la paix, on le voit, les véhicules sont blancs, les soldats ont les casques bleus ou bérets bleus, ce n'est pas une opération de guerre, c'est une opération de maintien de la paix”, a expliqué Nicolas de Rivière, ambassadeur de la France à l’ONU.

Et d’ajouter: “Il y a une répartition des rôles, la Monusco est là aussi pour protéger les civils, donc défendre les populations. Attaquer des groupes [armés, Ndl] ne fait pas partie de son mandat”.

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Le Conseil de sécurité a rappelé que la sécurité du pays est la responsabilité des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). 

"Il y a une responsabilité qui incombe aussi à la République Démocratique du Congo elle-même, aux FARDC. Les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) sont chargées de la sécurité du pays, c'est un pays souverain avec son armée et l'armée congolaise doit également agir contre les groupes armés, c'est principalement la responsabilité des FARDC, ce n'est pas celle de la Monusco”, a indiqué le diplomate français.

À Kinshasa, le gouvernement a plaidé auprès des membres du Conseil de sécurité pour que le mandat de la Monusco soit musclé afin de permettre d'éradiquer des groupes armés à la base de l'insécurité dans la partie Est de la République Démocratique du Congo. Le gouvernement a, en outre, demandé des sanctions contre le Rwanda pour son soutien au M23.

L'intégrité de la RDC est de plus en plus menacée par l'expansion des rebelles du M23 et l'activisme des groupes armés locaux et étrangers. La RDC continue d’accuser le Rwanda de soutenir les rebelles du M23. L’appui du Rwanda aux rebelles du M23 est corroboré par des experts de l'ONU et plusieurs pays occidentaux, bien que Kigali s'en défende.

Et au dernier jour de sa mission en RDC, le Conseil de sécurité a publiquement dénoncé l’agression rwandaise.

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Clément MUAMBA