RDC-M23: Sama Lukonde appelle au calme les manifestants anti force régionale et condamne l'attaque de l'hélicoptère de la Monusco

Le M23 à Kibumba
Le M23 à Kibumba

Prenant la parole lors de la 86e réunion du conseil des ministres, le premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge a informé les membres du conseil des réunions qu'il a présidées et qui ont essentiellement portées sur les aspects sécuritaires notamment la situation sécuritaire qui a prévalu cette semaine dans le Nord-Kivu et qui a été marquée par les manifestations de la population contre la force régionale et l'agression rwandaise.

"Il a déploré le débordement survenu au cours de ces manifestations qui ont conduit à la mort de certains compatriotes et a lancé un appel au calme", précise le document lu par Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement vendredi 10 février 2023.

Dans le même élan, le gouvernement a condamné l'attaque par le M23/RDF contre l'hélicoptère de la mission des Nations-Unies en République Démocratique du Congo.

"À ce sujet, il a indiqué avoir tenu une séance de travail avec une forte délégation de l'organisation des Nations-Unies conduite par la sous secrétaire général pour l'Afrique au département des Affaires politiques et de la consolidation de la paix", a conclu Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge.

Malgré les “retraits ratés” des rebelles du M23 dans certaines zones, ils continuent toujours à rôder tout autour des lieux abandonnés. Les combats se poursuivent également en dépit de nombreux appels au cessez-le-feu. La question était au centre d’un sommet des chefs d’Etat de l'EAC samedi dernier à Bujumbura. Le communiqué final indique que la crise dans l’est du pays a une dimension régionale et qu’il faut la résoudre politiquement.

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté et une journée "ville morte" a été observée lundi à Goma, dans l'est de la RDC, pour protester contre la "passivité" de la force est-africaine déployée dans la région face aux rebelles du M23. Cette force, d'après les manifestants, doit agir face à l'avancée du M23, mouvement majoritairement tutsi qui s'est emparé ces derniers mois de vastes pans de territoires au nord de Goma et continue sa progression au nord-ouest de la capitale provinciale du Nord-Kivu.

L'EAC a créé l'an dernier une force militaire de paix pour l'est de la RDC, les premières troupes étant arrivées à Goma en novembre. Elles sont autorisées à recourir à la force contre le M23, mais ne l'ont pas encore fait. Au lendemain d'un sommet de l'EAC samedi à Bujumbura, qui a appelé à un cessez-le-feu, le ministère congolais des affaires étrangères a évoqué dans un communiqué " les pesanteurs qui gênent l'action de la force régionale ". Le gouvernement de la RDC, souligne le texte, "tient à rappeler que le mandat de la force régionale est, sans équivoque, offensif".

Comme la force de l'ONU présente depuis plus de 20 ans dans le pays et accusée d'inefficacité face aux groupes armés, les soldats kényans présents depuis novembre à Goma font face à une fronde populaire depuis quelques semaines.

Clément MUAMBA