Fusillade des casques bleus près de Goma: 8 civils tués et 28 blessés, tous des déplacés (Officiel)

Photo ACTUALITE.CD.

Le bilan des altercations entre des manifestants civils et les casques bleus mardi soir dans les groupements Munigi et Kibati, dans le territoire de Nyiragongo s’est alourdi. Ce mercredi, le gouverneur militaire, le lieutenant général Constant Ndima, a communiqué un bilan de 8 civils tués et 28 autres blessés lors d’une fusillade déclenchée par les militaires de la Monusco contre des civils qui s’opposaient au passage des véhicules de la mission sur la RN2 près de Goma. 

“Devant cette situation, les militaires de la Monusco chargés de la sécurité ont procédé aux tirs de sommation qui ont malheureusement causé la mort de 8 de nos compatriotes parmi les déplacés ainsi que 28 blessés”, dit le communiqué du gouverneur.

Les victimes sont des déplacés de guerre du M23 venus des territoires de Rutshuru et Nyiragongo, qui vivent dans un site à Kanyaruchinya. 

Trois camions de la Monusco ont été incendiés par les manifestants. La veille, la Mission a avancé un bilan de trois morts du côté des manifestants. Tôt ce matin, l’administrateur policier du territoire de Nyiragongo a donné à ACTUALITE.CD un bilan de cinq civils tués. Ces derniers voulaient contrôler les marchandises que transportaient les camions.

“Ils voulaient savoir qu'est-ce que la Monusco fait souvent à Rutshuru d'autant plus que le territoire est occupé par l'ennemi. Ils voulaient voir si elle ne transportait pas l'ennemi. Il y a eu incompréhension et puis la population a commencé à barricader la route et c'est là que la Monusco a commencé à tirer pour forcer le passager. Du côté population, on a perdu au moins cinq personnes et presque huit blessés. Il y a eu trois véhicules de la Monusco brûlés”, a dit à ACTUALITE.CD, l’administrateur policier du territoire de Nyiragongo, le commissaire supérieur principal Iduma Molengo. 

Ce mercredi, la tension était encore perceptible dans la zone. La RN2 était barricadée au niveau de Munigi par des manifestants en colère. 

Le groupement Munigi fait parler de lui depuis la résurgence du M23 et surtout avec l’arrivée des déplacés en provenance de Rutshuru et Nyiragongo. En septembre et décembre, d'autres manifestations anti-Monusco ont eu lieu à Munigi. Au moins deux casques bleus et deux camions ont été incendiés. 

Mais bien avant, entre juillet et août 2022, les manifestations anti-Monusco enregistrées  dans plusieurs villes et agglomérations du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, avaient fait au moins trente-six morts dont quatre casques bleus et près de cent septante blessés, selon le bilan dressé par le gouvernement congolais.

Jonathan Kombi